Derrière le pseudonyme Lacquer se cache un jeune nantais en aucun cas complexé par les ténors de la French Touch. Sur Overloaded, premier album à l’écriture maîtrisée, Stéphane Jounot s’amuse à faire danser les voix pop avec les rythmes électroniques. Direction les dancefloors!
En à peine quelques maxis et un album, Stéphane Jounot alias Lacquer (nom emprunté à la fois à des boîtes de vinyles vierges et à une laque végétale asiatique donnée par un arbre appelé « lacquer tree ») impose un style propre avec un savoir-faire indéniable en terme d’écriture.
Autour d’un buzz sans cesse grandissant, le français est resté imperturbable pour se concentrer sur ses chansons aux arrangements pop. Car avant d’être un disque électro, Overloaded a une composition pop, des mélodies chantées en anglais qui une fois saupoudrées de rythmes électroniques font diablement danser l’auditeur.
Lacquer a débuté sa carrière musicale par l’apprentissage du violon au conservatoire de Nantes. Au bout de sept années d’études, las de la démarche académique du classique, il abandonne tout pour se concentrer sur les machines. Arrivé à Paris, il trouve un boulot à la fnac et le soir compose avec un ami. Mais Jounot est trop pointilleux pour écrire à deux et à l’aide d’un seize pistes commence à peaufiner les rythmiques qu’on retrouvera derrière « Behind », « Electronize », ou « X ». Ainsi Lacquer pilotera seul son projet, à la fois auteur, compositeur et interprète.
Même si ce premier opus a certaines similitudes avec les compositions de Mirwais ou de Cosmo Vitelli, on ne peut pas dire pour autant que Lacquer fasse parti de la scène électro parisienne, ou encore être associé au courant French Touch. Avec l’ingénieur du son Julien Delfaud, le nantais a réalisé un album qui ne peut être réduit à un seul genre. Sa musique est d’ailleurs plus influencée par les artistes des années 80 comme Depeche Mode, New Order, que des artistes issus de la scène électro actuelle.
Ainsi « Sweet Forever Sixteen » s’inspire clairement de l’écriture de Martin Gore, alors que le tube « Behind » revisite les atmosphères envoûtantes chères à la bande à Bernard Sumner. Le titre « X » ressemble à la bande son parfaite de nuits bacchanales où les couples se déhanchent dans un tempo fiévreux et lascif, accentuée par des paroles perverses contant l’histoire d’un exhibitionniste qui se rêve acteur porno. L’ambiance est plus rude sur « The Tosser’s Song » et « Go With The Flow », deux titres qui bénéficient d’une production moins léchée, accentué par un son brut et un léger effet de voix proche des climats créés par Kraftwerk.
A mesure qu’on entre dans l’univers de Lacquer, on plonge dans des climats éthérés, cotonneux qui habillent si bien les chansons d’Overloaded et qui résonnent à travers le corps au rythme des boucles entraînantes.
En fusionnant la pop et l’électro, les formes légères dessinées par le nantais insufflent un rythme dansant et conjuguent ambiances brûlantes et mélodies fragiles.
Comme tout premier album, Overloaded a ses imperfections et ses défauts mais a le mérite de ne pas tomber dans l’autosatisfaction ou le maniérisme des albums trop attendus. Tout comme les « lacquer tree » qui sont la meilleur essence pour la fabrication des produits en bois laqués, Overloaded fait preuve de bon goût sur le choix des matières premières requises et aboutit à un grand album.
Qui a dit que les DJ passaient de la musique sans émotion?
– Le site de [Lacquer->http://www.lacquersound.com/
]