C’est bien à une vague très fraîche que nous convie ce sextet anglais, ramenant à notre mémoire IdleWild ou Six by Seven , à savoir du bon vieux punk-rock électrique.
Seachange est un groupe anglais originaire de Nottingham composé de six membres, tous copains de fac et ayant, bien avant la sortie de ce premier CD (et d’un EP auparavant), longtemps joué ensemble, en privé ou en concert.
Ça démarre comme un titre de Faith No More (par exemple « Caffeine »), à savoir, sur une longueur de 5 minutes, les trois premières ne sont qu’une progression, de plus en plus intense et lyrique, pour enfin exploser, avec la batterie, dans un déluge de furie totale. Puisant ses influences autant dans le punk que dans le rock mélodieux, les noms d’Idlewild pour le chant ou de Six By Seven pour l’électricité viennent de manière irréversible pointer le bout de leur nez.
Cependant, la plus grande originalité du groupe réside dans l’utilisation très rock’n rollienne que fait Johanna Woodnutt de son violon. Violoniste classique de formation, cette membre du groupe a convaincu les autres de la garder avec son instrument classique, qu’elle utilise tantôt comme figure de rythme, tantôt comme véritable guitare . Une chose est claire, il ne s’agit pas juste d’un élément du décor. Que cela ne vous effraie pas car on ne tombe cependant pas dans quelque chose d’aussi hardu et complexe que les Dirty Three. Ceci est peut-être dû aussi au fait que le producteur n’est autre que Mark Spivey, entre autres producteur des Tindersticks.
Le batteur, notamment sur « Glitterball », se donne largement à fond. Ceux qui aiment la batterie seront servis, c’est le moins que l’on puisse dire. Comme chez Girls against Boys, la batterie est très présente. L’écoute du CD donne très vite envie de le réécouter, tellement il fait passer une puissance toute en finesse qui est plutôt rare dans le punk-rock.
Ce qui est très frais également, c’est que l’on a ici et là, comme sur « The Nightwatch », l’impression d’entendre Damon Albarn dans ses ébats les plus délurés chez Blur, à l’image du récent et fabuleux « We’ve got a file on you » sur Think Tank. Sur « SF » par contre, on a bien l’impression que le groupe essaie de dépeindre ce à quoi ressemblerait le monde lors d’une attaque par armes de destruction massive…les guitares sont si distordues sur « Forty Nights » que l’on a se croirait à leur concert, qui cela dit vaut paraît-il largement le déplacement. Dans « Dot it all again », tout s’est apaisé… enfin, à première vue seulement, car bien vite on est à nouveau emporté par un tourbillon assourdissant de guitares. C’est si bon un bon groupe de punk-rock !
Je vous rassure, avec l’aide de leur violoniste, ils savent aussi donner dans la ballade langoureuse dans « Come on sister », histoire de reposer le corps et les méninges. C’est très frais tout ça !
-Le site de Seachange