Contre vents et marées, un trio californien qui nous rappelle nos meilleures années 90, pour un « nu-gazing » d’envergure.


Pour ceux qui cherchent la compagnie de taxis belges du même nom, passez votre chemin, on parle de rock ici! Autolux n’est pas non plus, comme son nom pourrait le faire croire un groupe belge (entre Superlux et Showstar…) . Nous allons parler ici du digne descendant des Pixies (en passant par les Breeders) et des Smashing Pumpkins.

Il y a déjà un bon petit temps que ce groupe californien existe puisque c’est en 1999 qu’il fut créé . Engene Goresher (basse) et Carla Azar (batterie) au chant (comme les Pixies) et Greg Edwards à la guitare… Oui, à l’écoute du CD, on est plus que surpris d’apprendre qu’ils font ça à trois!

C’est à force de monter sur les planches de quelques bars du Sunshine State qu’ils se font remarquer. Aussi peut-être car ils ont la riche idée da tamiser la pièce avec des ampoules orange -petite habitude qui deviendra leur marque de fabrique, regardez la pochette. Ils vendent après leur prestation un CD démo de 5 titres, à juste titre intitulé Demonstration. Les college radios (radios d’université) ont fait le reste (et on sait qu’elles peuvent véritablement lancer la carrière de quelqu’un). C’est en 2002 qu’ils sont enfin signés sur un label, DMZ, le label des frères Coen et T-Bone Burnett (qui se colle ici à la production, malgré sa patte folk). Sorti en automne dernier aux Usa, l’album n’atterrit dans nos bacs qu’en ce début d’automne. On est parfois étonné par cette lenteur qui ne rime pas avec les termes de globalisation et de mondialisation (voire qui les contredit), mais le principal c’est qu’il finisse par voir le jour chez nous. Après les White Stripes, c’est avec Nine Inch Nails et Queens of the stone age aux Etats-Unis qu’ils sont actuellement en tournée . No comment.

On tombe vite sous le charme de leur rock aigre-doux, brinquebalé sans cesse de notes de guitare au lyrisme touchant, à la voix suave des deux protagonistes, à des explosions foutraques et énergiques. On a en tout cas mis la main à la pâte pour la production, qui est impressionnante de précision et de richesse pour un baptême du feu. On alterne avec un bonheur non dissimulé entre une douceur mélancolique qui nous laisse plein d’amertume et des explosions post-coïtales éclatantes. En ne changeant point de sujet, sur le très breederesque « Sugarless » et « Blanket », ces alto sont symbolisés par un synthé qui aurait perdu le « La ». Quand la bassiste se met à chanter, on ne peut que penser à Kim Deal, et alors quand on écoute les paroles : « Hit me with your smile« . Les « sha la la » et « wouh la la » rappellent quant à eux nos chers farfadets adorés.

« Here comes everybody » atteint un sommet de perfection mi-acoustique mi-électrique d’une pureté et d’une beauté rarement dépassés, si ce n’est par les Pixies. Le chant est binaire, comme chez ces derniers, les guitares, quant à elles, caressent les neurones tels des anxiolytiques (qui ne troueront pas la sécu). Enfin, last but not least, « Capital Kind of strain » clôt ce brulôt de manière très majestueuse.

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