DenisLe nom de groupe le plus stupide de 2005, mais un album complètement psychopathe et schizophrène. Et si, c’est une bonne chose.
For Screening Purposes Only ne ressemble à rien d’existant. Ce genre de phrase sonne très cliché, mais il faut vraiment l’entendre pour le croire. Conçu par un trio post-adolescent, l’album pousse le concept de fusion à son paroxysme, un journaliste l’ayant décrit comme Slipknot remixé par les Chemical Brothers. Et il est loin de la vérité. Je vais essayer, mais je ne promets rien, j’ai perdu pas mal de neurones depuis que j’ai découvert ces testicules bipolaires.
On doit donc se référer à une méthode très scientifique : l’analyse des influences. Voici un extrait de mon carnet de notes, rien que sur le premier morceau, « Your Biggest Mistake » : « riffs métal Slayer Aphex Twin Mike Patton (hurlements Fantômas + rythmes Faith No More) aaaaaarrrghhhhh. » Ensuite, on trouve « Pull The Lever », avec un refrain pop noyé sous les décibels, et des cris tout droit sortis du film Deliverance. Malgré quelques influences punk-funk, on se rend vite compte que Test Icicles est bien loin de la zeitgeist, et il fallait un certain courage pour produire cet ovni.
C’est bien loin d’être fini : « Boa Vs Python » est brutal, violent, et allie métal sans compromis à hip-hop, hmmm, sans compromis non plus (comme quoi, c’est encore possible). « Catch It » voit l’album atteindre son sommet, incorporant avec succès hip-hop, hardcore, Fantômas, un solo de guitare et des beats grime.
Tout cela est très très bien, mais on n’est qu’à la moitié de l’album, et on commence à se rendre compte que la formule se répète : à force de faire dans le bizarre, l’originalité passe vite. La seconde moitié est donc moins impressionnante, mais se laisse quand même écouter (façon de parler, vu que l’écoute n’est pas vraiment facile).
Apparemment, le groupe est absolument phénoménal sur scène, et ça ne m’étonnerait pas du tout. Sur disque, Test Icicles est impressionnant, mais en souffrant du défaut de leurs qualités. Ceci dit, pour un premier album, si différent de la scène musicale contemporaine, on ne va pas se plaindre.