Le groupe s’appelle Placebo, l’album Meds. Pas très recherché, et de mauvais augure…
Un album de Placebo, c’est un peu comme une pandémie animale, tous les deux ans, ça revient. Après le faiblard Sleeping With Ghosts, Brian Molko (diminutif gothique), Stefan Olsdal (géant Suédois) et Steve Hewitt (batteur) reviennent avec Meds, qui est censé renouer avec le son plus rock (lisez : moins électro) de leurs débuts.
La plage titulaire ouvre l’album, et offre la première surprise, la participation de VV (The Kills) au refrain. Morceau d’intro correct, sans plus.
Correct, sans plus. Ces trois mots terribles résument bien l’album (produit par le Français Dimitri Tikovoï), qui comme chaque Placebo, alterne morceaux rapides (« Infra-Red », « Post Blue », « Drag ») et ballades traînantes (« Follow The Cops Back Home », « Pierrot The Clown ») emmenés par les stéréotypes habituels : les paroles sex/drugs (ou plutôt « Sex and drugs and complications ») et la voix nasillarde du petit Brian. C’est bien exécuté, efficace, peu ennuyeux mais aussi terriblement similaire à ce que Placebo fait depuis des années, sans jamais arriver au niveau de leurs deux premiers albums – qui vont probablement rester inégalés.
Le meilleur morceau de l’album est aussi le plus étonnant, un duo avec Michael Stipe, dont la voix murmurée et reposante offre un contrepoint à celle trop reconnaissable de Molko. Voix qui reste finalement le plus gros défaut du groupe : non qu’elle soit mauvaise, mais elle est tellement particulière qu’elle continue à refroidir nombre d’auditeurs qui auraient pu être intéressés par un album de bonne facture, avec quelques bons moments.
Mais rien qui n’enlèvera l’idée que Placebo est déjà un groupe appartenant au passé.