Vous avez envie de faire une fiesta chez vous mais vous êtes un fainéant de première ? Qu’à cela ne tienne, Pinkushion a trois compiles qui devraient satisfaire et votre fainéantise légendaire et vos convives venus se trémousser sur votre moquette caca d’oie.
D’abord, DJ Kicks, qui fait ici office d’entrée en matière, ou plutôt, pour paraphraser nos amis de la nouvelle cuisine, de mise en bouche délicate, parfumée et surtout très cool tout en étant branchée.
Il y a des jours où l’on prend de sacrés coups de vieux : ça fait déjà 15 ans que la série DJ Kicks existe, vous vous rendez compte ? Depuis, le lounge et les producteurs à la recherche de la nouvelle star du marché du disque sont passés par là : et vas-y que je te lance la série Bouddha machin, Hôtel Costes ou del mar bazar. La série DJ Kicks, très avant-gardiste, montre avec cette compile spéciale The Exclusives qu’elle reste et demeure l’un des meilleurs gages de qualité. Rien qu’à jeter un coup d’oeil sur la tracklist on prend déjà son pied : des autrichiens de Kruder & Dorfmeister aux allemands de Terranova, du scandinave Ermend Oye au canadien Tiga, du français DJ Cam aux américains de Thievery Corporation, de l’anglais Carl Craig à …, enfin, bref, on a le tournis devant tant de grands noms de la scène trip-hop. Scène qui a connu son heure de gloire dans les années 90, et qui se rappelle à notre bon souvenir dès qu’on veut s’écouter un petit disque bien sympa sans prise de tête.
Ce disque est donc idéal pour accueillir vos amis, leur servir un petit cocktail, demander comment va la famille et patati et patata. Pendant que Gustave vous relate sa dernière bévue de comptoir, vous vous faufilez vers la chaîne Hi Fi, car mine de rien, 79 minutes ça passe vite, et en profitez pour colloquer dans le lecteur de deuxième CD.
– Le site de DJ Kicks
Avec DFA holiday mix 2005, on voit déjà les gens commencer à taper du pied, à sourire, avec les pourtant peu propices au dance floor Black Dice et dont la pochette d’album n’a rien à envier aux clips de rap américain (c’est à dire une belle paire de fesses). DFA, pour ceux qui ne le savent pas encore, c’est le label de sieur Murphy, le New Yorkais derrière LCD Soundsystem, dont quelques titres remixés égrènent la galette (deux fois « tribulations » : une fois mixé par rub’n’tub et une fois aussi par Tiga, déjà présent sur la compile précédente -, et un « Daft punk is playing at my house » par Soulwax). On retrouve aussi étrangement Delia Gonzalez & Gavin Russom, dont le calme album Days of mars a accompagné notre webmaster lors du religting du site. C’est dire s’il est bon puisqu’il a fait un boulot qui force respect et gratitude. Enfin, ce DFA holiday mix est surtout une jolie vitrine de ce que fait le label, dont une grosse devanture a été offerte à The Juan Maclean et ses sons disco-tesques inondant la pièce, plongeant tout le monde dans une atmosphère de foliiiiiiiiiiiiie.
– Le site de DFA
Enfin, histoire de combler toutes les ouïes et toutes les ouailles, on fait découvrir à tout le monde le must de la compile nouvelle, tendance underground : la bien nommée Toxic, dont rien que la pochette vaut son pesant de vibro-masseur… Les sons proposés par cette galette semblent tous plus ou moins sortir de bandes originales de films fantastiques et/ou fantasques, un peu comme cette pochette lorgnant vers une mutation de la planète des singes et du retour des morts vivants. Le label anticon semble être souvent à l’honneur, avec des titres de Jel ou Mike Ladd en guise d’attrappe-couillons. Oui, mais pourtant, on peut dire ce que l’on veut, everybody is dancing! On ne résiste pas à Beans. ESG, Esplendor geometrico, Maggotron et Revl9n sont du même acabit, offrant un voyage temporel, spatial et ludique dans les affres de la musique souterraine qui se danse. Preuve de la qualité des plages, on se surprend à prendre des notes pour plus tard, quand il s’agira d’aller rechercher sur le net ou en magasin les albums dont sont issus ces perles. Que demander de plus à une compile franchement ?
– Le site de Toxic
Vous pouvez maintenant faire tourner les trois disques à tour de rôle, tout le monde est chauffé et excité. La soirée est bel et bien réussie. Merci qui ?