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Viva l’american death Ray music puise dans tant de râteliers qu’on a du mal à les mettre dans un panier déterminé. Citons, pour la forme et les mordus de références, l’arty punk de tous les groupes en vogue (Bloc Party en tête), mais surtout et avant tout The Fall et The Buzzcocks. L’ombre du groupe bordélique mais prolifique (prolétaire ?) de Mark E.Smith semble avoir – enfin – marqué des esprits et des disques en cette année 2006. VLADRM (on va pas se taper tout le bazar à chaque fois…) les rappelle parfois à outrance (“Same suit different tie”), avec ses riffs de guitare efficaces, ce chant bukowskien je m’en foutiste, et enfin une rythmique à faire dévêtir mamie pourvu qu’on regarde.

Originaire de Memphis (Elviiiiiiiiiiiiiiis !), la bande à Nicholas Ray (guitare, chant, et seul survivant dans un combo qui voit défiler les musiciens tel un défilé de mode… – comme un certain Mark E.Smith tiens…) est actuellement un trio. Le leader Nicholas Ray (on s’attend à des extraterrestres avec un nom pareil non ?) est accompagné par Jeffrey Bouck (Polyphonic Spree) à la batterie et Harlan T. Bobo à la basse. Coutumiers des petits boulots dans l’Horeca, on peut pas dire qu’ils arrivent à vivre de la musique, ou si peu, et pourraient à ce titre se comparer aux incomparables Brian Jonestown Massacre…. Ce n’est ni faute d’essayer, ni de productivité (quatre albums à leur actif), ni d’inventivité ou de changement de stratégie (le groupe, selon les disques, s’appelle American death ray music, The american death ray, ou encore viva l’american death ray music) qu’ils n’arrivent pas à percer. Ils sont à présent hébergés – depuis l’album A new commotion a different tension en fait – chez Transsolar records, label basé à Berlin, chez qui on trouvera des noms aussi loufoques que Tokyo sex destruction, Kid Congo & the pink monkey birds ou Quintron & Miss Pussycat. Pas étonnant que le crédo affiché du label soit : «in every aspect, transsolarRecords is a label for unconventional
attitudes, preferring the unexplored and unique instead of the reproduced
». Tu métonnes ! Respect dirait l’autre.

A ce propos, petite parenthèse en guise de rayon de soleil embué, « dub s s » semble vouloir rappeler que le reaggae a énormément inspiré la section rythmique. La « fucking twee version » de « Thieves oh glorious theives », single en puissance, va dans le même sens. Le fait que ce disque ne propose que 8 titres, dont un en double version et un instrumental dub prouve bien qu’on se moque comme de sa première branlette des us et coutumes conventionnels. « Certain » brille par sa ressemblance avec toute la mouvance hype d’outre-Manche.

Dès « Pleasure Principle 19 » déjà, la grâce cradingue des Velvet Underground est palpable. Mais c’est bel et bien le british fucking sound, quand ce n’est pas l’accent (« needle to the heart of the matter ») qui domine ce disque dont le lecteur ne se lasse jamais. C’est frais, entraînant, authentique a-t-on envie d’ajouter. Allez, on va ajouter le mot qu’on a sur les lèvres : bandant !

– Le site du label