UBO n’est pas un objet non identifié. Le collectif est de retour avec un album enfumé aux odeurs Jamaïcaines… Dance your troubles away !
Une bonne nouvelle pour tous les amateurs de reggae stylin’ : le collectif Up Bustle & Out est de retour. Et comment ! Le tire éponyme lance les hostilités avec tous les ingrédients qui font un bon reggae dub : des choeurs féminins, une voix rauque « que j’ai trop fumé de joints rastaman », une basse à décoller le papier peint, et, surtout, des cuivres à décrocher un sourire sans adjonction de substances illicites. « Dance your troubles away », outre ses paroles plus qu’explicites et entrainantes, enfonce le clou avec un rythme diablement épicé.
Oui, on se réjouit vraiment qu’un des premiers fleurons (1994) du label – de qualité – Ninja Tunes soit de retour avec un CD à la fois novateur et nostalgique, et ce même s’il n’est plus dans la même écurie – désormais chez Collision. C’est à leur hometown Bristol – la trip hop city (Massive Attack, Tricky…) – que ce septième album a été enregistré, dans une ambiance que l’on imagine sans peine… enfumée.
Quand on jette un oeil sur la guest list, on va vite chercher de quoi écrire, histoire de suivre dorénavant de plus près Ras Jabulani (Black Roots), Andi Sheppard, DJ Mexican, Mc Nicky Blaze (Roni Size), le Butch Cassidy Sound System, Cuffy El Guapo à la guitare pour la touche de flamenco et surtout l’asian beat hero Nitin Sawhney. Ce dernier n’étonnera guère les habitués : en effet, ce duo regroupe Rupert Mould et D. « Ein » Fell, deux producteurs dont la discothèque hétéroclite tentera de mélanger musique asiatique, latine, andalouse, dub et black. Avantage : une ouverture d’esprit multiculturelle qui ne connaît pas de limites, à l’instar d’un Asian Dub Foundation qui aurait copulé avec The Herbaliser. Ici, on s’est cantonné à du hip hop et/ou du toaster sur des rythmes tropicaux et orientaux.
On a aussi droit à quelques surprises et apartés. « Grass Skirts » lorgne clairement du côté du trip hop de leurs débuts, sans parler du « Tabla talkin’ dub » avec Nitin Sawhney, axé vers les sonorités orientales se mariant on ne peut mieux au dub. Mais n’est-ce pas tout simplement l’aire de jeu de Sawhney, qui y laisse franchement sa trace ? « Everyday » se permet même de divaguer sur des airs jazzy, avec une contrebasse en vedette.
Enfin, le hip hop est très souvent au balcon. Il est le plus souvent cru, à la Jamaïcaine, avec de grosses voix mâles ou femelles speedées, voire les deux, comme sur « Song for you, Soldier boy ».
Mises à part ses parenthèses, le disque peut largement être considéré comme étant de reggae dub, et pas seulement au vu des cinq titres bonus. La cuisine et les ustensiles ont une provenance ostensiblement reggae, faisant de l’oeil à King Tubby, Mad Professor et toute la clique.
Le disque se clôt par un brouhaha de cuivres des plus réjouissants : « Paramo’s Gjost » et « Dance your troubles away ». C’est ce que l’on devrait tous faire : suivre ce conseil.
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