The pipettes : un nom particulièrement opportun pour ce trio féminin, qui a su prélever ici ou là les ingrédients qui constituent leur musique fraîche et pétillante. Gwenno, Rose et Becki – qui évoquent à elles trois un nuancier de coloration capillaire – reprennent le concept du girlsband à l’esthétique rétro, à grand renfort de robes à pois. Au delà de cet accoutrement, la musique des Pipettes évoque, de façon parfois outrée, tout un panel de références. Dès l’ouverture “We Are The Pipettes”, l’album semble loucher vers un certain répertoire 80’s – de The B’52’s à Nina Hagen, version édulcorée – avec ce clavier et cette diction exagérée (elles parviennent à faire rimer «beds» et «pipettes»). Une empreinte que l’on retrouvera sur “Your Kisses Are Wasted On Me”, refrain scandé à l’unisson par ce trio très féminin et vaguement féministe. Plus tard, c’est tout un pan de la pop sixties qui est revisité, de la candeur Motown – avec même un petit air Diana Ross (“Pull Shapes”, “Because It’s Not Love”), – jusqu’aux arrangements sucrés de Phil Spector, référence affichée du groupe (“Why Did You Stay?”, “Judy”, “I Love You”). Parfois, leur bonne volonté n’est pas loin d’un exercice de duplication un peu mièvre (“It Hurts To See You Dance So Well”) et plus généralement, le recours systématique aux choeurs – à la tierce, à la quinte, etc. – devient lassant à la longue tant il parcout chacun des titres de ce premier opus. Hormis ce côté volontairement désuet, We Are The Pipettes n’en reste pas moins un album péchu et rafraîchissant, particulièrement recommandable en ces temps de canicule.
– Le site des Pipettes