Molina a beau enchaîner les albums à la vitesse grand V, utilisant à peu près toujours les mêmes ficelles (folk/rock US), il réussit à ne jamais lasser son auditoire. Peut-être parce qu’en bon artisan, il
s’emploie à creuser son sillon avec une exigence qui, au fil des années, confère à son écriture une dimension sacrée… Fading Trails ne déroge pas à la règle. Enregistré en plusieurs sessions disparates, à la maison ou en studio (dont une au Sun Studio de
Memphis), ce disque joue aux montagnes russes sans jamais s’égarer, tirant de la belle voix tragique de son mentor une cohérence inattendue. Comme toujours chez Magnolia, l’humeur versatile est une force. Des titres héroïques magnifiés par un backing band impeccable (« Montgomery », Lonesome Valley », “Talk to Me Devil”, Again ») cohabitent
avec des chansons recueillies comme s’il s’agissait de veillées d’arme : le très beau « The Old Horizon » marqué par un piano lunaire en est l’exemple le plus éclatant. Qu’il parle avec le diable, qu’il convoque les forces de la nature ou qu’il sonde les replis de l’âme humaine, Molina bien que très bien entouré sur ce disque (Steve
Albini, David Lowery) semble avancer seul sur la voie d’une spiritualité toute personnelle. Sa musique n’en est que plus poignante et lumineuse.
– Le site de Magnolia Electric Co
– Lire également la chronique de Magnolia Electric Co – What Comes After The Blues ?