Rares sont les guitaristes rock qui peuvent se targuer d’aligner pas moins de trois formations fondamentales sur leur CV. Que ce soit au sein du Gun Club, des Cramps ou encore Nick Cave & the Bad Seeds, le touché occulte et incisif de Kid Congo Powers a fait date dans les années 80, parvenant à lui seul à maintenir une certaine noblesse à l’instrument rock par excellence, au beau milieu d’une période moribonde pour le genre. Méconnu en solo, Kid Congo s’est aussi avéré un homme de main crucial, généralement capable de se transcender en présence d’autres egos surdimensionnés. Solo Cho en atteste. Cette rétrospective nous éclaire sur sa carrière post 1985 jusqu’à nos jours. Une sélection salutaire pour les néophytes ou même les aficionados, tant sa discographie peut se révéler être un véritable dédale. De la No Wave en passant par du psycho garage et autres productions cheap, jusqu’à ses récentes récréations électro berlinoises avec Khan, le Kid n’a jamais eu peur de s’aventurer en territoire inconnu. Au milieu du tri, on repêche une reprise impériale de Tom Waits, une superbe ballade crépusculaire (“The Last Word”), quelques montées d’adrénaline bien senties, avec la prêtresse No wave Lydia Lunch & Die Hunt (“Parts Unknown”), ou encore une cavale fantomatique, “Plunder the Tombs/Headbolt” qui remonte à l’âge d’or. Tranchante.
– Le site de Kid Congo Power
– La page myspace de son dernier projet en date, The Pinkmonkeybirds