Petit rattrapage de début d’année ou bonne résolution projetée, comme tant d’autres, dans l’air des premiers jours de janvier : se pencher sérieusement sur le cas Boy Omega. Assez populaire sur la scène alternative de son pays d’origine, ce jeune songwriter suédois a même bénéficié d’une certaine ferveur médiatique outre-Manche et outre-Rhin à la sortie de son album The Black Tango en 2006. Point d’effervescence par chez nous, son album n’étant disponible qu’en import. Mais à bien y réfléchir, on a déjà croisé Martin Henrik Gustafsson en élève survolté sur un album de covers de Will Oldham (I Am a Cold Rock. I Am a Dull Grass). The Grey Rainbow, EP de sept titres distribué en import, complète à merveille l’univers torturé d’un chanteur à fleur de peau, en présentant un versant plus lumineux de son songwriting. On retrouve sa voix juvénile et une instrumentation acoustique, enrichie de quelques fantaisies électroniques (“Burn This Flag”) de cordes et xylophone (“From Us To Eternity”, touché par la grâce), de piano (“Divebomb”). Sa musique semble même avoir mûri en faisant de plus en plus d’infidélités au folk conventionnel : “For I Cannot Breathe” se permet même, sans avoir à rougir, un folk-tronica à la Thom Yorke. Seule “A Heart is a Heart” renouvèle la simplicité émouvante véhiculée par une guitare acoustique, tutoyant l’icône du genre qu’est Eliott Smith. Une découverte enthousiasmante pour les néophytes, une confirmation rassurante pour tous les autres.