Le premier album éponyme de L’Objet ne s’encombre pas de fioritures. Ce trio séminal « guitare-basse-batterie » ne dévie pas un seul instant de sa ligne de conduite tracée : un post-rock rêche et polaire. A la jonction de la tension froide de Slint et des stridences saturées de Sonic Youth, les sept convulsions instrumentales offertes en pâture sont d’une mobilité captivante. Une leçon de minimalisme maîtrisée (on pense aussi à Hood) et d’aliénation rampante. La section rythmique des frères Harpagès – qui alternent entre eux les instruments – sont le véhicule grinçant des dérivations rugueuses et redoutablement ciselées du guitariste Arnaud Boulogne. Le titre “Oblique” synthétise parfaitement leur art : sept minutes de montagnes russes entre léthargie malsaine et inclinaisons supersoniques. A ce stade, L’Objet pourrait à l’avenir faire office de bande sonore idéale pour l’adaptation grand écran de Voyage au bout de la nuit.
– Le site de Structure Records