On prendra pour une fois l’expression à l’envers : c’est la forêt Sologne qui cachait l’arbre de la pochette de Loney, Noir. Impossible en effet de taire cet album sorti dans la foulée de Sologne (servi cette fois par EMI tandis que Sub Pop s’en charge de l’autre côté de l’Atlantique). Et pourtant, les mots nous manquent pour décrire ce nouvel écrin de pop astrale. Ce quatrième opus est très proche de son prédécesseur, tous deux ayant été enregistrés dans les mêmes conditions frugales en 2005. De ce versant Noir, il y a bien pourtant toujours autant de lumière qui s’en échappe, si ce n’est plus. Il est remarquable de constater à quel point les chansons du Suédois joufflu ont l’air d’être mineures mais perdurent avec le temps. Un tourbillon émotionnel nous entraîne lentement mais sûrement (“Sinister In A State”, la valse lo fi “Meter Marks On”) à danser une farandole indie folk. Pris au piège, toute résistance est inutile. Le multi-instrumentiste a ce don exceptionnel d’élever une mélodie anodine et de la porter à bout de bras avec presque rien (“Carrying A Stone”). Pour tout dire, notre chronique de Sologne synthétisait déjà parfaitement ces nouvelles chansons de l’ami Emil Svanägen tant le degré de pureté émotionnelle demeure étroitement lié. Alors surtout qu’il ne brise pas cette chaîne artisanale, la magie pourrait s’envoler. La confiance est telle que désormais, pour chaque nouvelle chronique de Loney, Dear on fera un copier/coller de Sologne. Et pour la suivante aussi…
– Son Myspace