Encore un groupe de rock anglais. On nous a déjà fait le coup : cinq petits gars, touffes dans le vent, petites vestes cintrées sur un fond de brique rouge. Le contenant, comme le contenu, semblaient étrangement avoir la même forme et la même saveur. Alors on doute quand on voit débarquer Mumm-Ra. On s’arrête sur ce nom bizarre, entre onomatopée et râle de jouissance. Que dalle, Mumm-Ra, principal ennemi des «Cosmocats» (série animée des années 80, mettant en scène la lutte entre une race de félins et des mutants), est une momie. Mais son truc, c’est qu’elle peut se transformer à volonté. Un peu comme la musique de ces furieux Britons, qui varient, tout au long de ce premier album, les plaisirs, alternant garage-rock débraillé, ballades sombres ou planantes et pop bondissante. Originaires du sud de l’Angleterre, de la station balnéaire classieuse de Bexhill-On-Sea (ça fait déjà moins «Cosmocats»), ils ont fait connaissance sur les bancs de l’école et ont eu tout le temps de peaufiner leur technique en usant les albums d’Oasis et Blur. Cinq piges pour être signés et l’on sent d’emblée le groupe efficace, affûté par des années de scène. Le décor planté, on ne peut s’empêcher de penser aux Arctic Monkeys, Bromheads Jackets ou autres Kooks. Mais Mumm-Ra est plus proche de The Sunshine Underground ou de Death Cab For Cutie, pour la facilité mélodique. Avec “What Would Steve Do ?”, ils livrent une pop-rock efficace avec un refrain comme on les aime, puis “These Things Move In Threes” s’enchaîne sur une mélodie impeccablement ciselée. Et Mumm-Ra passe la cinquième, offrant un triptyque enivrant (“Song B”, “The Sick Deal” et “Light Up This Room”). These Things Move In Threes est un album élégant, varié, efficace, qui prend un itinéraire bis alors qu’on l’attendait sur l’autoroute habituelle. Ne changez pas.

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