Originaires du Pays de Galle (Blackwood) et basés à Londres, Lyndon Morgans (auteur-compositeur, chant, guitare), Karl Woodward (guitare électrique, clavier, harmonica, banjo, mandoline) et Dave Paterson (batteries, percussions, claviers, accordéon) livrent ici leur quatrième album. A Wretched Sinner’s Song – littéralement une chanson de pauvre pêcheur – a la prétention de décrire les hauts et les bas d’une relation amoureuse. Malheureusement, usant de tous les clichés et sous couvert de folk charnelle, Songdog souffre d’une absence totale d’originalité. Apparemment très branché sur la poésie, Lyndon Morgans, s’il est fortiche en récitation, est un piètre auteur. Orgie d’images maritimes, débauche de bons sentiments, citernes de guimauves, il n’esquive aucun poncif. Il faut entendre “Montparnasse”, qui donne une version carte postale de Paris que même Walt Disney n’a jamais osée. Et cela serait moins gênant si ses textes expiatoires n’étaient appuyés par des musiques terriblement ennuyeuses. Le pire, dans ce naufrage, demeure sa voix geignarde, une voix qui parviendrait presque à faire passer Tom McRae pour Pete Doherty. Cet interminable album (18 titres !) endort au début et irrite profondément à la fin. Le disque terminé, on rêve de prendre le premier avion pour Venise et massacrer tous les joueurs de mandoline qui auraient la mauvaise idée de croiser notre chemin. Toutefois, surnagent certaines ballades à peu près potables si elles n’étaient noyées dans une telle mélasse. Il faut donc chercher, zapper, ou lire une chronique. Dont acte : “Like Kim Novak”, “Pilgrim Hill” et deux ou trois passages ici et là. Pour le reste, épargnez-vous 67’50 de torture lacrymale. Elle est partie et, franchement, elle a bien fait.
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