Voilà plus de dix ans que nous ne nous étions pas penchés sur le cas des londoniens The Duke Spirit…
Voilà plus de dix ans que nous ne nous étions pas penchés sur le cas des londoniens The Duke Spirit. Un excitant EP inaugural paru en 2004 puis un long format validé, Cuts Across The Land, les désignaient comme relève d’un Gun Club conjugué au féminin, la présence vocale hantée de Liela Moss, pesant lourd dans la mise. Mais la déception pointa avec Neptune leur second album, qui nous éloigna de la formation emmenée par la chanteuse Liela Moss et le multi instrumentiste Toby Butler (tous deux également actifs au sein du duo electro Roman Remains). Jusqu’à ce quatrième opus, intitulé Kin, qui se donne des allures de résurrection. Est-ce dù au retour derrière les manettes studios de Simon Raymonde (ex Cocteau Twins et boss du label Bella Union), qui avait produit le premier album ? On aime à le penser. Le quintet londonien n’a pas pour autant voulu renouer avec l’urgence rock de ses débuts, mais plutôt choisi d’aller de l’avant, en explorant des ambiances brumeuses, dont l’émotion l’emporte toujours sur la sophistication (« Follow », « Wounded Wing »…). La tourmentée Liela Moss domine bien entendu le propos, dès le “Blue & Yellow Light”, avec ses effluves shoegazy tombées dans un trouble songe. Les tempétueux “Sonar” et “Hands” se parent de riffs crasseux que n’aurait pas renié Jamie Hince de The Kills. Le crépusculaire « Wounded Wing », encore, bénéficie de la présence non négligeable aux choeurs de Mark Lanegan. Mais c’est « Here Comes The Vapour » qui mettra tout le monde d’accord, et justifie à lui seul l’acquisition de l’album. Le genre de pop song chavirée tellement forte qu’elle pose les fondations d’un album en entier. Il ne reste ensuite pour The Duke Spirit de s’engouffrer dans la brèche qui lui est offerte, et suivre le chemin. Le reste n’est que lumière.