On porte une tendresse particulière pour le brooklynois Will Stratton.


On porte une tendresse particulière pour le brooklynois Will Stratton. Peut-être parce qu’il revient de loin, d’un cancer stade 3 à tout juste 25 ans, juste après la sortie de l’album Post Empire. Et puis surtout parce que sa voix, douce et profonde, semble nous souffler des confidences au creux de l’oreille. Après deux albums, Post Empire (2012), et Cray Lodge Wisdom (2014), tous deux parus chez le label bordelais Talitres, le New Yorkais sort aujourd’hui son troisième opus sur le raffiné label anglais Bella Union, repaire de folkers où il doit se sentir comme un poisson dans l’eau (Fleet Foxes, Midlake, John Grant…). Car le disque est à la hauteur de ses nouveaux camarades. On en pensait déjà beaucoup de bien à l’époque de Talitres et à la relecture, le sentiment est toujours valable, “un songwriting supérieur, chaînon manquant entre Mark Kozelek et le versant folk orchestral d’un Sufjan Stevens (son parrain musical)”. Avec Rosewood Almanac, il semblerait que ses dernières influences lorgnent vers quelques illustres six-cordistes de la folk outre-manche,  John Martyn et Bert Jansch. Ce qui n’est pas pour nous déplaire. Voilà un disque parfaitement pesé (10 titres ni trop court, ni trop long) tant dans la concision d’écriture, que dans le choix des arrangements finement orchestrés, ou ces paroles qui subliment l’ordinaire…  Et bien sûr ce sentiment de plénitude qui semble émaner de son âme, fonctionne sur nous comme une épaule bienveillant.  On est d’emblée accueilli par d’apaisants gazouillis d’oiseaux avant de pénétrer dans le jardin secret du songrwriter pour découvrir une belle poignée de splendeurs folk pop – l’ouverture « Light Blue », l’incursion d’un piano voluptueux sur Thick Skin, jusqu’à « Ribbons, » finale en forme de petite odyssée de trois minutes, emporté par des cordes majestueuses que n’aurait pas renié ce bon vieux Nick Drake. “I love the way that we grow old”, chante-t-il sur l’entêtant “Manzanita”. Notre sentiment à son égard est réciproque.

 

http://bellaunion.com/artists/will-stratton/

En concert à Paris le 27 Octobre au Pop up du label

Tracklisting :

1 – Light Blue
2 – Thick Skin
3 – Manzanita
4 – Vanishing Class
5 – Whatever’s Divine
6 – I See You
7 – Some Ride
8 – Skating on the Glass
9 – This Is What We Do
10 – Ribbons