Auteurs d’un premier album, Embrace, bardé de proto tubes synth pop, le trio parisien nous dévoile leurs coups de coeur, à visionner instamment ci-dessous !


La voilà, la jeune garde electro pop que la presse outre-manche nous arrache. Le jeune trio parisien Keep Dancing Inc constitué de Louis de Marliave (guitare, chant), Joseph Signoret (basse, clavier) et Gabrielle Cresseaux (batteuse) possède ce don rare de signer des mélodies dansantes qui gardent leur suprême élégance, quelque soit le niveau d’accélération BPM. A l’écoute de leur synthpop teintée de spleen, on sent que KDI est allé à bonne école (New Order, The Radio Dept, Phoenix), surtout en terme de mélodies ultra ciselées – le déjà classique « Could Us Stop« , ou encore le tourbillon crescendo de « Long Enough ». Et puis au fil de l’album, on se rend compte que cette machine à danser possède non seulement une conscience sociale (l’ironique « Start Up Nation ») mais sait aussi s’émanciper du tempo disco pour décliner d’autres atmosphères sophistiquées, toujours avec une classe et même une gravité étonnante (« Corsica Love », « A Letter », « How It Start »). Le futur leur appartient déjà.

La sélection vidéo des membres de Keep Dancing inc :

Joseph Signoret (basse, clavier) : Je suis tombé sur ce live de Underworld il y a quelques semaines et ça m’a pas mal bouleversé. J’adore ce morceau, je l’avais découvert comme la plupart des gens dans la BO de Trainspotting de Danny Boyle mais je ne connaissais pas le groupe. Karl Hyde est mon nouveau héros, il est tellement classe sur scène et d’une justesse. Ca m’a rendu nostalgique à la fois d’une époque que je n’ai pas connu (la scène UK rave des années 90) et puis de l’époque pré-covid ou on pouvait aller danser tous ensemble sur des morceaux hyper fédérateurs comme celui-ci.

Joseph Signoret : J’ai tellement regardé cette vidéo à l’époque de sa sortie. J’aime beaucoup voir comment mes artistes préférés travaillent, leur processus de création et le matos qu’ils utilisent. Legowelt est tellement drôle et didactique dans cette vidéo et le morceau qu’il produit est excellent. Quand on écoute sa musique on pourrait croire que c’est un mec très mental qui passe des heures sur un son de rimshot mais en fait c’est tout le contraire : il s’amuse et travaille dans l’urgence. Un véritable gourou de la musique électronique.

Gaby Cresseaux (batterie) : J’adore ce morceau de Haim. Il vient de leur dernier album Women in Music part III, et le morceau raconte bien la difficulté d’être une femme dans ce milieu dominé par les hommes. Je trouve le clip génial, surtout que la prise voix est faite live, ça donne encore plus de force au morceau. Je vénère ces filles, elles sont trop fortes.

Gaby Cresseaux : Comme tout le monde durant cette pandémie, je me suis mise à regarder et revoir des lives sur YouTube. Je me suis reprise une claque de la part de SHAME. Ce n’est pas vraiment notre style, mais j’aimerais pouvoir un jour être aussi puissant et violent avec KDI.

Louis de Marliave (guitare, chant) : J’avais beaucoup aimé son album Visions, notamment « Be a body et oblivion », mais je suis vraiment devenu fan avec cette chanson et ce clip. À l’époque elle l’avait présenté comme la démo d’un morceau qui ne méritait pas d’être sur son album, pourtant c’est à mon avis un de ses meilleurs morceaux (elle a fini par mettre une version plus produite du morceau sur son album et elle est vachement moins bien à mon avis).

J’adore vraiment tout dans ce morceaux, les différentes lignes de chants, les breaks de percussions, les « give me a sign » murmurés vers la fin, les synthés cheesy parfaitement dosés et utilisés… C’est ce genre de morceau synth pop romantique et épique à la limite du Kitsch qui me touche profondément un peu comme « Temptation » de New Order ou « Great Design » de Black Marble.

J’ai jamais été fan des clips qui consistaient principalement à voir l’artiste danser et/ou chanter mais cette vidéo me fait encore plus apprécier le morceau. Je pense que la manière de danser de Grimes tantôt hyper maîtrisée tantôt presque enfantine + le côté pas calculé de la vidéo atténuent le côté épique du morceau et le transforme en une œuvre intimiste.

Louis de Marliave : J’ai découvert le cinéma de Dario Argento avec ce film. J’aime pas particulièrement les films fantastiques mais je pense que ça a marché avec moi grâce aux choix esthétiques hyper fort que Dario Argento a su faire, notamment graphique et musicaux. C’est grâce à ce film que j’ai commencé à me mettre (un peu) aux films d’horreur de série B comme ceux de Carpenter ou de Mario Bava et c’est à peu près à ce moment là que j’ai écrit les paroles de notre morceau « No Milkshakes in Hell » donc je suppose que c’est indirectement grâce à Suspiria que le morceau a pu voir le jour.

Keep Dancing Inc, Embrace Un plan simple/Sony Music – 2020