Second album largement plus maîtrisé, All Soul’s Night est une agréable surprise electro-pop made in France! Un incroyable shacker où l’on cotoie pêle-mêle New Order, revival mod et esprit « Soul SLy ».


A vrai dire, le premier album des Tommy Hools Popular Frequencies n’avait pas franchement laissé de grandes traces dans ma mémoire, mise à part le soutien médiatique surdimensionné d’une certaine presse spécialisé.

Cet ex-trio parisien (aujourd’hui duo) remarqué en 1996 par DJ-Cam proposait pour son baptème du feu un patchwork d’influences électro pop, soul et hip hop. Malheureusement, et malgré quelques textures sonores intéressantes, l’ensemble sonnait assez plat : pas vraiment de caractère pour dépasser le stade de groupe « branché d’une saison ». Deux ans plus tard et après un album de remixes et quelques sollicitations chez Etienne Daho, il faudra réviser son jugement vu la qualité de cette nouvelle galette.

Les Tommy Hools manoeuvrent désormais en duo, Vincent Tarriere ayant décidé de faire faux bon à Nicolas Druel et Laurent Bidou pour se lancer vers d’autres aventures extra-musicales. Avec ce second opus, la désormais paire française s’est adjointe les services d’un producteur de renommée internationale, Markus Dravs (Peter Gabriel, Brian Eno, Goldfrapp…). Les français auraient-ils revu leurs ambitions à la hausse? Il semble bien vu la palette impressionnante de styles empruntés et la brochette de side-men de luxe qui viennent ici prêter leurs voix : Richard Archer (des défunts Contempo), Hawksley Workman (ancien compagnon de label parti depuis sur une major)et Chris Stills (le fils de Stephen Stills et Véronique Sanson).

Des trois vocalistes, c’est la voix d’Archer qui colle le mieux à l’ambiance estival de cet album. Son grain charmeur sur « Givin’up » et « You torture me » fait des merveilles et laisse entrevoir un grand potentiel dans un registre nettement plus commercial qu’auparavant. Le reste du répertoire n’est pas en reste : Hawksley Workman s’approprie sans effort apparent « Airports », dans un esprit cabaret fidèle au canadien. Tout aussi intéressant, le titre interprété par Stills établie une fusion impropable entre un Jeff Buckley qui aurait posé sa voix sur un standart de Marvin Gaie période Let’s Get It on. Bel exercice de style pour cette voix hors du commun qui mérite mieux que son premier album passé inaperçu voilà deux/trois ans.

Changement de climat radical, « Tout seul (Time to say Goodbye) » est la véritable perle de l’album. On evolue cette fois dans un registre pop 60’s qui rappelle fortement le « No Milk Today » des Herman’s Hermits. Cette bleuette convaincra certainement les derniers réfractaires que ce duo demande un peu plus d’attention qu’une simple réunion de djs. Enfin, signalons le nouveau virage extra temporel avec « You and me » qui repompe sans vergogne la ligne mélodique de « You Keep Me Hangin’on », tube ultra has been de Kim Wilde et qui parvient – avec un certain succès – à rafraîchir la date de péremption.

Tout au long de ses 10 titres, les Tommy Hools viennent de se racheter une conduite et impose le respect. La richesse des ambiances est incontestablement le point fort de cet album qui se joue de son éclectisme soul, électro, pop et dance. Un brassage éclectique et pas évident à mettre en forme, que l’on s’empressera d’autant plus de féliciter que cela vient d’artistes du cru national. Cocorico!

Le site des Tommy Hools chez Recall