Rien de plus estival que de partir à la pêche au single ! Voici une sélection éclectique de musiques bonnes à prendre ou découvrir. Soit en vrac : Tv on the radio, Pinback, The Postal service, BRMC, Alias, Fiel Garvie, The Nu Forest, Eugene Kelly, Lorraine…


Attention, très gros poisson. Grand espoir de l’écurie Touch and Go, les américains de TV on the Radio sont à coup sûr la sensation qu’il va falloir suivre de très près ces prochains mois. Basé à Brooklyn, ce trio composé d’un chanteur et de deux DJ’s modulent un gospel-blues passé à la moulinette Suicide et augmenté de guitares bien crades. Avec une brochette d’invités prestigieux qui ne sont pas là pour faire de la figuration – Aaron Hemphill (Liars), Nick Zinner et Brian Chase (Yeah Yeah Yeahs) – ce Young Liars EP martèle très fort. « Staring at the sun » est obsédant avec sa basse qui étouffe l’espace et la voix chaude de Tunde Adebimpe envoûte à mi-chemin entre Greg Dulli et Stevie Wonder.
Tout juste remis de nos émotions, « Blind » est le morceau auquel 3D court toujours : imaginez « Mama » de Genesis repris par Tricky, une bête avance dans l’ombre fouettée par le bottleneck du prodige Nick Zinner. Pour finir de nous enterrer, un à capella du « Mr Grieves » des Pixies, en morceau caché. Tout bonnement incontournable. On vous aura prévenu.

Tv on the radio, Young Liars EP (Touch and go)
– Pour ce faire une idée, « Staring at the sun » en MP3 parce qu’il faut l’écouter


Toujours chez Touch and go,

Pinback nous revient avec Offcel, premier EP 5 titres d’une série de deux qui nous permet de patienter avant un long format prévu pour courant 2004. Pas de déchets ici et des mélodies toujours aussi tarabiscotées qui s’agrippent à nous sans qu’on leur ait rien demandé. Chaque instrument a sa place et cohabite parfaitement avec l’autre : une guitare claire, un piano rêche et une batterie qui semble hésiter à rentrer de plein pied dans le morceau. Mention spéciale pour le titre éponyme « Offcel », dont le motif principal, un arpège acoustique étrange, passe un mauvais quart d’heure en compagnie de la voix de Rob Crow.
Pinback est certainement un des meilleurs groupes de rock américains, honteusement ignoré chez nous. Il serait temps de s’en rendre compte.

Pinback, Softcell Ep (Kosher records/touch and go)
– Le site officiel de Pinback

Le joli succès de Give Up en France, premier album du Postal Service aura surpris tout le monde, ses initiateurs en tête, Ben Gibbard et Jimmy Tamborello respectivement membres de Death Cab For Cutie et Dntel. Pour prolonger le plaisir, il est fortement conseillé de se procurer leur dernier single en date, « Such Great heights ». Outre un inédit sans surprise, le maxi est agrémenté de deux surprenantes versions de « We will become silhouettes » et « Such Great Heights » reprises par les néo-folk de The shins et surtout Iron & Wine. Les samples de Jimmy Tamborello et la voix particulière de Ben Gibbard laissent place aux sons boisés artisanals et autres arrangements apaisants. Bien plus qu’une simple curiosité.


The Postal Service, Such Great Heights (Sub Pop/Chronowax)


Petit protégé de Geographic (sous-structure du label Domino gérée par les Pastels), Eugene Kelly sait nous caresser dans le sens du poil. Cet ancien Vaselines, bref membre des Pastels puis Eugenius ne jure que par douceur et légèreté. Ses chansons rappellent un Guy Chadwick en solo. Des arrangements sobres autour d’une six-corde et des chansons traversées par un harmonica poignant et des mélodies célestes. De quoi annoncer l’automne sans brusquer, on attend la suite avec impatience.

Toujours chez Geographic il serait dommage de ne pas évoquer, Nu Forest qui n’est autre que Jarvis Cocker (pulp) entouré des Pastels. Tiré de l’album The last great wilderness (une musique pour un documentaire de la BBC), « I picked a flower » est le seul véritable single de l’album mais reste irrésistible avec sa boite à rythme rigolote et sons du refrain imparable qui convaincra les amateurs des deux clans Pulp/pastels.


Eugene Kelly, Older faster EP

– Le site d’Eugene Kelly
Nu Forest, « I picked a flower »


Membre actif du collectif Anticon, Dj Alias nous dévoile encore une fois ses beats torturés, très connotés politique comme l’atteste ce Eyes Closed EP avec Georges Bush en ligne de mire. Cinq titres instrumentaux où l’univers ambiant de Brian Eno/Boards of Canada prends le pas sur l’architecture hip hop. L’ombre de Dj Shadow rode tout de même sur un « What Used to be » à la beauté très malsaine. La richesse des ambiances impressionne tellement que l’on replonge interminablement pour explorer cet univers hostile.

Alias, Eyes Closed EP
– + d’infos sur le site d'[Anticon->
http://www.anticon.com/]



De facture plus classique mais tout aussi efficace, les Norvégiens de Lorraine sont les nouveaux ambassadeurs d’une pop taillée pour la radio mais qui ne laisse pas trop de taches. Ces jeunes loups nous distillent un vague à l’âme exécuté avec classe tout au long de ses quatre titres, d’une tenue aussi bonne que leur single « Twenty years under water ». On pense à un Placebo moins prise de tête voir un Suede en très bonne forme (ce qui n’est malheureusement plus le cas). On ira se faire une idée sur la scène parisienne du House of live les 22 et 23 Aout prochain. D’hores et déjà, le rendez-vous est pris.

Lorraine EP (united music)

Tracklisting : Twenty years under water, Love song for an ugly girl, sold out, echoes

-Le site de Lorraine


Les anglais de Fiel Garvie nous mettent l’eau à la bouche avec « I didn’t say », très joli single à la puissance immédiate. On pense à une Hope Sandoval dévergondée et accompagnée d’un Phil Spector qui n’a pas fini de nous dévoiler les secrets de son Wall of Sound. Epaulé à la production par Phil Vinnal (Black Box recorder), Luke Haines semble avoir trouvé un sérieux concurrent dans la course à décrocher le tube qui fait mouche. On attend donc avec impatience la confirmation avec leur deuxième album prévu pour septembre prochain.

Fiel Garvie, I didn’t say cd 2 titres (en import)

– Plus d’indos sur le site fielgarvie.co.uk


Black Rebel Motorcycle Club nous gratifie du single « Stop » en attendant la sortie prochaîne de leur nouvel album Take them on, on your own. Ecouter « Stop » reviens à vous faire décoller les timpans par un gros son de guitare fuzz rythmé par une basse qui cogne. La voix légèrement traitée synthétiquement se noie parmi les riffs de guitares.
Comme les rayons d’un soleil de plomb, la musique de BRMC irradie, rend l’atmosphère moite, et les courants d’eau tiède. L’auditeur malgré la sueur qui coule sur son corps en redemande encore. Rock’n roll baby!

Black Rebel Motorcycle Club, Stop cd 2 titres (Virgin)

– Plus d’indos sur le site blackrebelmotorcycleclub.com