Abritée sur le même label que Merz, Sophie Michalitsianos alias Sol Seppy est une jeune londonienne dont la perruque très France Gall, période « Les sucettes à l’Anis », arborée sur la pochette pourrait inspirer à l’auditeur une certaine innocence. Mais qu’on ne s’y trompe pas, la belle brune n’est pas tombée de la dernière pluie. Sa pratique assidue du piano et du violon lui ont valu une contribution sur les deux derniers disque de Sparklehorse, Good Morning Spider et It’s a Wonderful Life. De cette expérience avec le monumental Mark Linkous, son songwriting a retenu l’art de la popsong ébréchée et recluse. Noir et lancinant, The Bells of 12 donne le sentiment d’avoir été enregistré au fond d’une cave avec un quatre pistes qui prend l’eau. Ce sauvetage de la dernière chance réserve pourtant de jolies éclaircies capables de nous aveugler (“Slo fuzz”, la fragile ballade au piano “Human”). Sol Seppy chante sans fausse réserve sur des mélodies rêveuses dont autrefois les gardiennes se dénommaient Stina Nordenstam et Hope Sandoval. Une promenade fantomatique qui n’est pas dénuée de lumière.