Depuis la tombée en disgrâce de Sparklehorse, certains fans éperdus (mais éclairés) se sont tournés vers la déprime éthérée des précieux Norfolk & Western. Mais ce refuge paisible pourrait bien être troublé par le nouvel album du trio néerlandais Templo Diez, dont la beauté mérite notre attention, toute séance tenante. Concentré autour de l’exilé parisien Pascal Hallibert (chanteur, compositeur), Templo Diez livre ici un deuxième album qui pourrait bien reconquérir le coeur des nostalgiques de l’écriture magnétique de Mark Linkous. Et ce n’est pas leur sublime second morceau, intitulé “Sparkle” (…), qui contredira notre impression : une voix habitée, des guitares qui ficellent des bruits stridents et s’effilochent au contact de violons gracieux, Templo Diez manie tous ces éléments avec maestria et révérence. Une profonde densité émane de ces compositions ébréchées, parfois aux frontières du post-rock (Calavera #2). Winterset prolonge cet état de flottement mystérieux en ponctuant ses bravades d’interludes de brouillages radiophoniques, avant de reprendre de plus belle l’ascension vers les hautes cîmes de la folk alternative : des accords mineurs qui brûlent au contact de la lumière (“Halogene”), une présence féminine obsédante qui s’élève (“Sal”). Cette musique qui nous vient du plat pays ne manque pas de hauteur. Un disque sublime dont on n’a pas fini de tourner autour.
– Le site de Templo Diez