Ce disque marque pour Laurent de Wilde un retour réussi à une formation acoustique en trio (avec Darryl Hall à la basse et Laurent Robin/Dion Parson à la batterie). Délaissant un temps ses explorations électroniques, le pianiste a éprouvé le besoin de revenir à un jazz plus élémentaire et intimiste. Un besoin de se ressourcer aux sons originels du swing, du blues, du reggae ou du free, plutôt qu’un revirement définitif, qui transparaît dans sa manière de reprendre justement au début de l’album son propre répertoire électro : “The Present” et “Move On” trouvent ainsi à renaître sous un jour nouveau qui en dit long sur la capacité du musicien à se renouveler dans l’instant. A la fois différents et semblables, ces deux premiers morceaux se dénudent de leurs sonorités synthétiques pour laisser jaillir un groove instantané, une seconde nature à la vitalité communicative qui fait glisser les compositions vers une zone de turbulence vivifiante. De même, si plus loin la rythmique de “The Club” n’est pas sans évoquer une cadence « jungle » haletante, reste que le morceau dénote surtout une musicalité irradiante. The Present se conjugue aussi aux sons d’une Afrique traditionnelle retrouvée, notamment avec “One For Ernie”, un hommage chaleureux au guitariste Ernest Ranglin (le fondateur du reggae jamaïcain avec qui de Wilde joua autrefois), ou de manière plus subtile avec “Quiet – No Quite” qui raisonne avec la nostalgie chantante et rêveuse de certains disques d’Abdullah Ibrahim (comme Mindif).
– Le site de Laurent de Wilde.
– Le site de Nocturne.