Ce qui devait arriver arriva. Avec le réchauffement climatique, voilà qu’un bout de banquise polaire s’est inéluctablement détaché de la barrière de Ross pour venir heurter une plage du Nord hexagonal. Premiers sur les lieux, nos explorateurs lillois, Jean-Sébastien d’Anchald, David Chenel et Olivier d’Hooghe, s’en sont donnés à coeur joie en prospectant le territoire vierge, dessinant leur propre cadastre des pôles électro-polaires avec ce premier effort. Sur Premiers Froids, nous savons d’emblée où nous mettons les pieds, ou plutôt nos moon-boots. Les contours sonores ne sont pas sculptés au pic à glace, au contraire les mélodies, comme diurnes, se font voluptueuses sur l’aurorale “Etoile Rouge”, parcourent de larges et belles étendues blanches, tellement pures qu’on ne perçoit pas l’horizon (“Interstices”)… Les grands espaces synthétiques d’Inlandsis mettent nos sens en éveil : l’harmonie d’une goutte d’eau coulant d’une stalactite, le silence de l’air et des grands plateaux blancs, la sensation de glisser sur une poudreuse vierge. A peine sommes-nous perturbés par quelques subtils cliquetis de boucles rythmiques… Pas vraiment ambiant, ni electronica ou post-rock, mais un peu de tout ça en même temps, Inlandsis nous paraît pourtant des plus familiers. Et dire que ce disque traînait dans le congélateur depuis près de trois ans… Pour un Premiers Froids, excusez-nous de fondre littéralement.
– La page Myspace d’Inlandsis
– Le site du label Arbouse Recording