Les admirateurs dévoués savent que parallèlement à ses albums, le songwriter d’Akron sort à cadence régulière des EPs inédits de très bonne tenue. Au point que certains titres du Vacancy EP (1999) ou de la série des Junkyard Hearts (2002) surpassent ses productions plus officielles, c’est dire l’attrait de la chose. Généralement enregistrés dans des conditions budgétaires plus serrées, on y entend l’artiste sous un autre visage, libéré de la pression du long format, se prêter à quelques épanchements plus expérimentaux. Bien que Could We Survive présente une collection de chansons de facture classique, ce mini-album s’inscrit dans cette lignée qualitative. Premier d’une série de quatre qui seront distillés jusqu’en juin, en attendant son cinquième album All You Need Is Nothing, annoncé pour août, ce EP six titres rassurera avant tout sur la constance du folkeux prolifique à pondre avec une certaine désinvolture des mélodies génialement désarmantes. A commencer par l’addictif “Rages of Babylon”, flanqué d’un de ses refrains dont lui seul à le secret. Hormis peut-être “Walk Away”, un curieux gospel sur clavier Bontempi qui vient un peu perturber cet horizon clair, les plages défilent d’un trait, le sourire en coin. Les charmantes quiétudes “Morning Cup” et “Could We survive” n’apporteront rien de nouveau sous le soleil, mais pas de nuage gris non plus à l’horizon. Le prochain EP (8 titres tout de même!), Crazy Rain and Boredom, plus orienté « techno et chaotique », devrait bousculer cette sérénité tout de même de bon aloi.
– Le site officiel de Joseph Arhtur