Si la répétition a toujours été un élément capital au sein de l’architecture de la musique électronique, le musicien italien Giuseppe Ielasi redonne de l’intensité à ce procédé dans Aix, son dernier album dont le titre renvoie à la ville d’Aix-En-Provence, son lieu d’enregistrement. Or loin de l’idée d’un voyage éventuel, Aix constitue plutôt un itinéraire vertical, où les rythmes répétés évoquent une sorte de construction régulière et équilibrée à partir du matériau sonore acoustique, découpé et remanié pour former des touches brutes et vivantes. Si les morceaux ne possèdent pas de titres spécifiques, c’est parce que chaque composition constitue une pierre qui a sa place afin de former une structure solide et aérée. La superposition à la fois au niveau des couches sonores et des morceaux entre eux-mêmes, plutôt que d’en alourdir la réception, provoque une douceur inattendue. Et c’est là toute la subtilité de Giuseppe Ielasi, qui repose sur le geste de donner de la souplesse aux choses, de déjouer la rigidité, le figé. Car si la répétition consiste à retourner encore et encore au même point, elle sous-entend toujours un déplacement et donc une altération, que cette dernière soit momentanée ou de longue durée. En ce sens, les couleurs vives de la pochette d’Aix renvoient peut-être en partie aux éclats que les compositions reflètent ; mais elles sont surtout l’oeuvre de cette agitation réitérée qui anime l’album, lui donnant vie et légèreté.
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– En écoute: « 03 »