Parfois, le destin nous réserve de bonnes surprises. Surtout lorsque celui-ci pointe son doigt sur un disque dont seul la curiosité nous a rapproché par l’intermédiaire de l’un de nos innombrables pèlerinages web. Ce qui fut le cas pour « Walking In A Straight Line ».


Parfois, le destin nous réserve de bonnes surprises. Surtout lorsque celui-ci pointe son doigt sur un disque dont seul la curiosité nous a rapproché par l’intermédiaire de l’un de nos innombrables pèlerinages web. Ce qui est le cas pour « Walking In A Straight Line« . Voilà donc le genre de galette sortie de nulle part et de ce fait inconnu au bataillon sur le vieux continent mais qui s’avère très vite vital pour tout amateur pop sucrée.

Cette formation pop rock basique originaire de… (devinez ou?) rivalise d’ores et déjà avec les quelques artisans pop figurant au sein de notre panthéon personnel (Sparklehorse, les Connells, Moose, Pale Fontaines…). Auteur déjà de deux albums et d’un EP remarqués, ce jeune quatuor connaît un succès d’estime au pays de l’oncle Sam, sans pour autant atteindre des chiffres de vente satisfaisants. Qu’a cela ne tienne, les Mayfllies USA sont déjà n°1 dans notre coeur.

En effet, comment ne pas résister à Walking on a Straight Line, premier morceau quasi-parfait ouvrant l’album et qui procure à quiconque y prête l’oreille une furieuse envie battre la mesure. On pense très fort aux ancêtres Big Star, mais aussi aux premiers Pavement pour le côté déglingué ainsi que REM pour le savoir faire mélodique. Autre fait plutôt rare, tous les membres prennent part à l’écriture des morceaux ainsi qu’au chant, ce qui procure une entité faisant cruellement défaut à bien des groupes évoluant dans ce registre.

Les Mayflies USA nous proposent un voyage ou l’on navigue droit vers la patrie de cette espèce fragile que sont les loosers magnifiques, et à l’instar d’un Alex Chilton (Big Star), Roger Mc Guinn (Byrds) ou Mark Linkous (Sparklehorse). On ne sait pas trop si cela chante ou pleure, mais le frisson est garanti.

Petite cerise sur le gâteau, WOASL est Produit par Keith Cleversley, collaborateur de Dave Fridmann qui s’est distingué sur les premiers albums de Flaming Lips et de Mercury Rev. Un gars qui a donc été à la bonne école. Le son très chaleureux rend justice au groupe et on a parfois la forte impression de les entendre répéter dans le garage. La seule entrave faite à cette ligne directrice est le morceau de clôture Sweet 16 qui ouvre la voix vers des arrangements plus amples et assurément vers un avenir prometteur.

Les Mayflies USA n’auront certainement aucune chance d’être distribué en France, à moins qu’un petit label ne se penche sur son sort. Il faudra donc passer par les sites marchands habituels (Amazon, cdnow…) via quelques frais de ports superficiels. Mais cela en vaut largement la chandelle.