Une revue en accéléré des principaux singles du moment : Hope of the states, Flaming Lips, Black Strobe, White Stripes, Go-Betweens, Volga Select, The Czars, The Thrills, Justin Sullivan…


Dès la première écoute de « Black Dollar Bills », on n’avait pas ressenti pareil décharge électrique depuis le « Hole » de Mercury Rev et « Falling From Cloud 9 » de Lift To Experience. Justement, le single des britons d’Hope of The States est un croisement hybride entre les deux styles : du pompeux de bon goût qui laisse entrevoir un très très gros potentiel. D’ici leur prochaine livraison, on veut bien déclarer un court instant les Hope of the States sauveurs du monde.

Hope of the states, « Black Dollar Bills », CD 3t (import)

Le site officiel d’hope of The States

Les Flaming Lips nous gâtent. Pas moins de six inédits sur ce Fight EP qui accompagne le single du même nom. Une reprise de « The Golden Age », une des récentes compositions de Beck, (les Flaming font office de backing-band sur sa récente tournée), une autre de Radiohead (« Knives Out ») et enfin une version claustrophobe du tube de Kylie « Can’t Get You Out Of My Head » nous confirme que ce groupe est toujours aussi barré. La curiosité indispensable du moment.

Flaming Lips, « Fight Test », EP 7 titres (Warner, import USA)

Au rayon reprise, les White Stripes continuent dans la lancée sur le maxi cd de « Seven Nation Army ». Un premier hommage à leur copain de patelin Brendan Benson dont ils reprennent le « Good to me » présent sur son excellent album de power pop estampillé 70’s « Lapalco ». Une cover plus « couillue » cela va sans dire. Le second inédit est un réarrangement à la sauce White Stripes d’un traditionnel « Black Jack Davey » du plus bel effet. Bref toujours un sans faute pour le duo piment et sel du moment.

White Stripes, « Seven Nation Army » maxi 3T (XL recordings, Beggars)

Les Go-betweens, ces vieux briscards de la pop eighties font leur come-back avec « Caroline and I » un des meilleurs morceaux de leur récent album Bright Yellow, Bright Orange. Chacun des Australiens se fend ensuite d’un inédit en face B. « Girl Lying On A Beach », celui de Forster est un peu chiant et ressemble à un long monologue tendance sous-velvet. McLennan par contre se révèle plus inspiré sur un « Instant Replay » poppy à souhait qui aurait pu figurer sans mal sur le long format.

The Go-Betweens, « Caroline and I » maxi 3T (clearspot/chronowax)

Au rayon dance-floor, nul à parier que le nouveau single de Volga Select tracera son petit bonhomme de chemin dans les clubs branchés de la capitale. Aux confins de la cold wave eighties et construit sur une bonne vieille basse groovy à souhait, « The Unconditional Discipline Of The Bastard Prince » est un empilement hypnotique de motifs mélodique à souhait. En élèves appliqués, Ivan Smagghe & Marc Colin semblent avoir retenu les leçons des New Yorkais de DFA. En face B, deux inédits toujours instrumentaux confirment la bonne tenue de ces résidents du label Output. Que du bon je vous dis.


Volga Select « The Unconditional Discipline Of The Bastard Prince », seulement en vinyle (Output/Discographe)

Aux confins du jazz et de la pop se situe la musique des Czars. Le premier titre « X would rather listen to Y » s’appuie sur un riff de guitare acoustique qui rendrait fou les amateurs de country. « One single thing » et « 2nd runner up » ressemblent dans leurs compositions à des chansons telles que « Side Effect » ou « Gangrene » avec une montée électrique soudaine qui surprend l’auditeur bercé par la mélancolie du piano en début de chanson pour ensuite se déchaîner en saturation.
Le EP s’achève sur une reprise d’un classique du jazz « you don’t know what love is », autrefois chanté par Billie Holliday, aux arrangements épurés se limitant à la guitare et la voix à vous donner le frisson, et vous réconcilier définitivement avec le jazz vocal à la Nat King Cole.

THE CZARS, « X would rather listen to Y than suffer through a whole C of Z’s » (BellaUnion/Naïve)

En ces temps de recherches génétiques, The Thrills serait un clonage de Supergrass, Boo Radleys, Beach Boys, et Belle and Sebastian. « One horse town » est le tube pop imparable qui nous donne des fourmis dans les jambes et nous enlève la honte de danser. Car s’il y avait eu ce genre de disque dans les boums des années 80, de nombreux garçons seraient peut être restés un peu moins sur une chaise à espérer qu’une fille viendrait les aborder pour danser de surcroît sur du Boney M. Comme quoi une chanson peut changer le cours de l’histoire ! Bien sûr si vous êtes allergiques à cette pop mielleuse sans édulcorant, vous risquez de mal digérer. Quoique pour les maux d’estomac The Thrills reste un remède imparable, comme du bicarbonate avec les rots en moins.

THE THRILLS, « One horse town » (Virgin)

« Tales of the road » est le premier single extrait de l’album à paraître Navigating by the Stars de l’ancien chanteur des New Model Army. La Cold Wave abandonnée, Justin Sullivan se concentre sur des compositions à la tonalité folk et raconte des histoires d’aventuriers toujours sur la route cherchant à échapper aux ombres envahissantes du passé. Sur un roulement de batterie rappelant le va et vient des vagues, se balancent une guitare et un harmonica emportant avec eux les secrets de ces vagabonds et entraînent l’auditeur dans sa houle. Le retour sur la terre ferme ne se fait pas sans difficulté tant nous sommes fascinés et captivés par ces Tales of the road.

JUSTIN SULLIVAN, « Tales of the road » (Attack Attack/XIII Bis)