Un look menaçant, des guitares acérées comme des lames de couteaux, The Warlocks emprunte le sillage d’un certain renouveau de la rock attitude en réunissant les ingrédients nécessaires pour rentrer dans la « légende ».


La jeune histoire des Warlocks est un condensé de rock’n roll dans ce qu’il y a de plus sombre et de plus glauque : névrose et dépression, narcotiques et overdose…

Telle est donc l’aventure de ce groupe californien soudé autour de son leader charismatique et emblématique Bobby Hecksher. Après avoir dézingué une bonne vingtaine de musiciens, The Warlocks semble avoir trouvé une stabilité qui leur a permis d’aborder ce deuxième album avec sérénité et ambition commune. Une bonne vieille machine de guerre, rodée aux perversités et aux dures lois du music business.

Son second album qui voit le jour en France en ce début d’automne, circule depuis déjà un an sur le territoire US et fait donc l’objet d’une réédition pour les retardataires. Le récent engouement britannique pour cet impressionnant groupe de Los Angeles (leur son sur scène est réputé très fort et pas moins de deux batteurs officient derrière les futs!) leur a permit de traverser la Manche.

Après un premier LP, Rise and Fall sombre et tortueux, Phoenix raisonne comme l’album de la résurrection, de la grosse artillerie et des guitares graisseuses qui donnent un aperçu de leurs influences et dévoilent leurs ambitions. Paradoxalement, les neuf titres de Phoenix ne souffrent pas de cette surcharge distordante ; les compositions sont plutôt habiles, pleines de retenues et toujours à la limite de l’implosion.

De ballades apaisées où plane l’âme de Nico et du Velvet (« Baby Blue ») à des titres plu rock’n roll comme « Huricane Heart Attack », à la rythmique implacable et impeccable du « Hells Bells » d’AC/DC, en passant par le rock lourd et agressif de « Shake the Dope out », The Warlocks démontrent une certaine aisance et une facilité déconcertante à aborder des thèmes différents.

Des morceaux dont le charme réside dans ce désuet inaltérable d’un psychédélisme velvetien qui parcourt tout l’album, pour exploser enfin dans « Oh Shadie », instrumental de quatorze minutes où guitares et batterie se dissolvent dans une atmosphère minimaliste et bruyante de sons mis en boucle.
Un joli final pour un album qui a le mérite de se revendiquer vintage et d’assumer ces convictions musicales.

The Warlocks en concert :
Lille (7/11) ; Paris (La Cigale 8/11) ; Nantes (9/11) ; Bordeaux (10 :11)

-Le site des Warlocks