Pur produit garage au son brut et aux rythmiques entêtantes, n’oubliant pas en route quelques touches de jazz expérimental et de rock psyché, Weird War a pour objectif de sortir quelque chose d’effrayant, de drôle et de mysterieux à la fois.


Weird War débarque avec un nouvel album, après un premier opus éponyme qui avait fait son petit effet à l’époque suite à la démission des Make-up, excellente formation garage rock dont le seul tort fut de débarquer quelques années avant les Strokes. L’Ancien leader des Make-Up, Ian Svenonius (chant), fortement inspiré des sixties avec le rock psyché et ses guitares fuzzy, nous revient donc avec son nouveau bébé accompagné de ses fidèles compagnons Michelle Mae (basse) et Alex Minoff (Guitare et Drumkit). Weird War est en quelque sorte une réunion d’excellents musiciens venant d’horizons variés, et ayant pour but d’enregistrer quelque chose qui sorte des sentiers battus.

« Music For Masturbation » ouvre la galette, avec une ligne de basse digne d’un Gang Of Four, et une voix caverneuse bien renfermée. Cette ligne de basse se retrouve dès le début du second morceau, et cette fois-ci le reste du groupe suit : petits riffs de guitare bien trouvés, une alternance voix masuline / voix féminine qui n’est pas pour nous déplaire. Tout ça sonne foutrement funky ! « Tess » est le petit moment accoustique de l’album, suivi directement « If You Can’t Beat’em, Bite’em », avec sa ligne de basse boostée, ses roulements de batterie, tout cela donne envie de s’agiter. « Moment in Time » louche fortement du coté d’Hendrix, avec sa pédale wha-wha et la basse qui suit au millimètre le riff de guitare.

« Store Bought Pot » continue dans la lignée directe de l’album, avec toujours la même recette du riff unique, que l’on retrouve dans « AK-47 ». « Chemical Rank » ne cache plus du tout les influences Hendrixiennes, au point que l’on finit par se dire que ce genre de morceau reste un peu trop facile. « Lickin’ Stick » lorgne en revanche du côté de Bowie, période Ziggy Stardust, on sent que Ian Svenonius a beaucoup écouté le Thin White Duke, car sa voix est très ressemblante, on pense aussi à Lou Reed sur ce morceau. Tout ça pour en arriver à la conclusion suivante : l’album a une certaine fraîcheur à la première écoute, de part son côté déjanté avec ces rythmiques dance, mais cette impression s’estompe au fil des écoutes.

Plus on avance dans l’album, plus on commence à s’interroger : les idées sont bonnes, mais finalement, il est difficile de distinguer un morceau d’un autre, tant le schema de composition est identique. C’est peut-être là le problème principal de l’album, que l’on retrouve sur plusieurs morceaux. Si l’idée de départ est souvent bien trouvée, ça a tendance à être franchement répétitif passée la première minute de découverte. Certains morceaux (« Grand Fraud », « If you can’t beat’em, bite’em », « Moment in time », « AK-47″…) restent calqués sur la guitare tout le long, et après plusieurs écoutes, la lassitude se fait sentir. Et puis, restons honnêtes : les influences du trio sont souvent mal dissimulées, et au final on se trouve plus face à un album synthétisant un paquet d’influences qu’à un album au style unique.

Dommage, car il y a vraiment de bonnes idées dans cet album, mais qui n’ont pas été suffisamment fouillées. Aucune doute quant à la qualité des musiciens et à leur faculté de synthèse, mais on aurait aimé un peu plus de touche personnelle et de diversité. Verdict au prochain opus…

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