Derrière une pochette du plus mauvais goût, c’est un disque tout en finesse que nous sert, sous forme de gâteau, un Andy Gonzales toujours à la recherche d’un son frais.


Vous commencez à connaître nos goûts immodérés pour les pochettes… Encore une fois, nul besoin de s’étendre sur l’originalité de celle-ci n’est-ce pas ? En voyant ce jeune homme gras du bide -et peut-être d’ailleurs- appliquer maladroitement de la crème sur un gâteau rosâtre a de quoi attirer le regard, et, bien sûr, piquer notre curiosité. De plus, appeler l’album par un Antistar lourd de sens ajoute à la chose du piquant. Je croyais d’ailleurs d’entrée de jeu que c’était le nom du groupe et non de l’album…
Enfin, le tout dans un décor digne d’une série de Derrick parfait la chose.

Marshmallow Coast c’est surtout un homme : Andrew Gonzales, originaire d’Athens en Géorgie (Usa). Le bonhomme est connu pour le grand soin qu’il apporte à confectionner ses disques, doublé d’une attitude très cool, à la limite du jenfoutisme. Il est aussi connu pour avoir participé à des formations comme The Music Tapes et Of Montreal avant de voler de ses propres ailes avec un premier album assez remarqué par la critique, Ride the Lightning (comme Metallica, mais la comparaison s’arrête là…).

Nourri aux sons de la musique brésilienne d’un Jorge Ben et d’un Tom Jobim, de toute la pop des années 60 et 70 et enfin de Steely Dan, Gonzales arrive, malgré les grandes disparités entre ces genres, à en faire la matière première de ses chansons. Les belles mélodies, et cette invitation constante à s’étendre sur l’herbe en sont les conséquences les plus évidentes. Les plus séduisantes aussi.

L’album se distingue notamment par l’apport de la lumineuse Sara Kirkpatrick, dont le jeu de flûte reste prodigieux. Il donne à certains titres une touche très classique qui hausse l’album, et ce dès le titre d’ouverture, le très printanier « Springtime’s here ». « Swift little mercury » est un isntrumental qui s’écoute comme un doux bonbon. Sur d’autres titres, comme « Pink Underwear », c’est à une touche plutôt jazzy que l’on a affaire.

Sur certaines chansons comme « She could », on croirait entendre David Bowie, celui de la période Changes. Sur « Kinda True » c’est à Jim O’Rourke et à son album Eureka que l’on pense. « Night and Day » est le titre le plus rock du disque, c’est dire s’il s’agit d’un recueil de chansons qui ne casse pas les oreilles. C’est le moins qu’on puisse dire.

Enfin, on lorgne du côté des High Llamas sur « Sunrise », avec des mélodies très enjouées qui invitent à voir la vie en rose, comme le gâteau tiens !

Côté paroles, les chansons s’imbriquent les unes dans les autres, comme pour un opéra bouffe, et le tout parle de la recherche éperdue de l’être aimé, entrecoupé d’hésitations, de fantasmes et autres réflexions sur la question. Le tout avec humour.

Enfin, vous l’avez sans doute compris, une oeuvre très variée et riche provenant d’un jeune homme qui sait y faire, et avec ironie de surcroît.

Le site de Marshmallow Coast

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