Du noise-rock ultra-mélodieux venu d’Ecosse, celà fait l’effet d’une bonne tranche de saumon fumé à l’anisette… Très proche de Nada Surf, Snow Patrol est un groupe qui sous ses apparences gentillettes nous offre de la « crasse » étincelante.


Les écossais sont décidément très forts. Entre Idlewild, Franz Ferdinand et Mogwai, tous dans des styles très différents, l’Ecosse de Trainspoting prouve à qui le veut que sa terre, en plus d’abriter un monstre que d’aucuns disent avoir aperçu dans le Loch Ness, peut -aussi- être un sacré vivier en ce qui concerne la musique rock.

D’abord baptisé Polar Bear, puis Snow Patrol pour des raisons juridiques (le bassiste de Jane’s Addiction ayant opté pour le même nom), le groupe devient très vite populaire dans sa région grâce à son premier album sorti en 1998, Songs for Polar Bears, collectionnant les bonnes critiques et les compliments du type « vacarme pop punk contagieux ». Les deux lascars se reconnaissent dans cette définition, avouant leur goût immodéré pour des groupes comme les Pixies, Soundgarden, Dinosaur Jr et My Bloody Valentine. Après le deuxième album, When it’s over we still have to clear up sorti en 2001, le groupe se dispute avec sa maison de disques qui voit en eux une pupille garage-rock et qui va jusqu’à leur demander de changer leur nom en « The Kékchose »… C’est dans ces conditions que Final Straw sera écrit. Il trouve à s’héberger chez Fiction, engage un deuxième guitariste, Nathan Connoly, et reçoit les conseils éclairés de Jacknife Lee en studio. Comptant parmi ses fans Grandaddy pour qui ils couvriront une partie de la tournée 2003, le groupe noue avec le succès de manière assez impressionnante en Angleterre depuis janvier.

La voix toute en douceur de Gary Lightbody donne à tous les titres bruitistes, principalement l’oeuvre de la guitare de Mark McClelland, un côté très pop, ne serait-ce que sur « Gleaming auction » en guise d’exemple. Le meilleur exemple reste cependant « Chocolate », qui est tout simplement magnifique. Sur un martèlement de batterie très original et des guitares aériennes, le chant de Gary se démarque de façon prodigieuse. La chanson est vraiment de toute beauté. Et comme si cela ne suffisait pas, la suivante, sous un habit plus doux, « Run », l’un des simples, enfonce le clou. Et ces deux titres sont vraiment dans la même lignée que ce que fait Death Cab For Cutie.

Snow Patrol et ses mélodies très léchées surprend par un son à la fois très pop et très rock. On pense aux Dandy Warhols (sur « Tiny little fractures »), et puis l’évidence saute aux yeux : Nada Surf et son excellent Let Go trouvent ici un disque tout aussi efficace, touchant et émouvant tout en filant une bonne petite pêche. C’est donc, bizarrement, à des groupes américains qui sonnent européens que ce groupe européen ressemble le plus (…). Du percutant « Wow » au très émouvant « Somewhere a clock is ticking », le noise-rock est toujours là, en toile de fond, avec une amplification qui scotche littéralement l’auditeur. Même la ballade qui clôture l’album, « Same », diffuse un son brut qui est très contagieux. Ce son proche du live donne bigrement envie de les voir se défouler sur scène en tout cas !

Le site de Snow Patrol

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