En vrac : JOHN WAYNE SHOT ME – Let Sleeping Monsters Sleep E.P ; PARK ATTACK – Last Drop At The Hide Out ; THE NATIONAL – Cherry Tree ; JOSH HADEN – Light of day ; THE ORDINARY BOYS – Week In Week Out


johnwayneshot.gifJOHN WAYNE SHOT ME – Let Sleeping Monsters Sleep E.P.
(62 TV Records)

Originaire d’Hollande, la joyeuse équipe de John Wayne Shot Me aime se faire plaisir, et nous le rend bien. En attendant la sortie de leur second long format, voilà un EP regorgeant de reprises éclectiques et irrévérencieuses de Jonathan Richman, Daniel Johnston, E.L.O., Napalm Death, Destiny’s Child et The Carter Family. « Let Sleeping Monsters Sleep », unique composition originale tirée de l’album à paraître cet été, rappelle un Morrissey qui se serait acoquiné avec les barbus rupestres de Grandaddy le temps d’un single irrésistible. Les six autres reprises sont un savant mélange d’influences qui démontre clairement que ce groupe possède une assez forte personnalité pour s’approprier n’importe quel genre, toujours dans la bonne humeur. « I’m a little dinoraur » de Jonathan Richman donne envie de sautiller et battre la mesure sur les notes de synthé cheap et des vocaux féminins irrésistibles. « Calling America », reprise d’ELO, rappelle les défunts Housemartins. Enfin, le tube « Survivor » des Destiny’s Child connaît une réinterpretation grandaddyesque du plus bel effet. Leur bonne humeur est diablement contagieuse.

Tracklisting : 1. Let Sleeping Monsters Sleep
2. I’m a little dinosaur
3. Funeral Home
4. Calling America
5. Common Enemy
6. Survivor
7. Joy, Joy

-Le site officiel de John Wayne Shot Me
-Le site de 62 TV Records

parkatack2.jpgPARK ATTACK – LAST DROP AT HIDE OUT
(Tigersushi, discograph)

Ce trio issu de Glasgow fait dans le rock radical, sans concession. Rappelant parfois Kaito pour ce chant féminin hystérique, Park Attack lorgne également très près des Liars pour cette passion du larsen et de l’expérimentation pop. Néanmoins, ce trio (deux garçons, une fille) savent insuffler une bonne dose de fun dans leur musique, histoire de ne pas trop plomber le discours. Une basse bordélique et mal accordée sur « What Wave » sonne le gong le temps d’une minute vingt de course punk éperdue, bien dans la tradition des Slits. Sonic Youth et Pere Ubu semblent également une influence prépondérante sur le bref interlude pop « Delta Smelter » et les guitares sales et chaotiques de « Coma Baby Lives ». Les synthés très post-punk d' »I’m gonna Storm the citadel… » contrebalancent constamment les humeurs légères en instaurant un climat ambigu le temps de ces six titres déroutant, qui ne laissera personne indifférent.

-Le site de Tigersushi

Tracklisting : 1 What Wave
2 I’m Gonna Storm The Citadel Of Your Womanhood !
3 Switch The Switch
4 Delta Smelter
5 Coma Baby Lives
6 Tongue N’ Groove

thenational_ctree.jpgTHE NATIONAL – Cherry Tree

(Talitres / Chronowax)

Rappelez-vous il y a à peine un an, Pinkushion parmi tant d’autres médias avisés se faisait l’écho de Sad songs for dirty lovers, deuxième album de cinq types venant de l’Ohio. Depuis les frères Dessner et Devendorf accompagnés au chant par Matt Berninger se sont installés à Brooklyn et ont laisser mûrir leur musique. Nourris au folk de Johnny Cash, Townes Van Zandt et au rock de Guided By Voices et Yo La Tengo, les membres de The National nous dévoile aujourd’hui l’ep Cherry Tree, rempli de maturité, délicatesse, apaisement et d’éclat. Même si la plupart des titres relèvent d’une atmosphère intimiste, le côté enragé du groupe se fond dans la chair mélancolique des compositions du quintette.

Entre une version live dépouillée de « Murder me Rachael » et une splendide ballade « I don’t mind » qui nous arrache des larmes tant cette chanson incarne à elle seule la nudité et la détresse d’un homme à la mer, d’une splendide beauté, la musique de The National évoque autant l’ivresse chavirante que les étreintes charnelles avec un goût de cerise dans la bouche.

A l’écoute des sept titres de ce mini album, on ne peut que louer la qualité d’écriture de ces new-yorkais d’adoption qui aidés par le talent d’arrangeur de Padma Newsome, en vacances de son groupe Clogs, se placent désormais dans le peloton de tête de nos groupes favoris.

Tracklisting : 1. Wasp Nest
2. All The Wine
3. All Dolled-Up In Straps
4. Cherry Tree
5. About Today
6. Murder Me Rachael (Live)
7. I Don’t Mind

-Le site de The National

lightofday.jpgJOSH HADEN – Light of day

(Diamond Soul Recording / en import)

Que de chemins parcourus pour le new-yorkais Josh Haden depuis l’album Blue moods of Spain sorti il y a presque déjà dix ans. De cette pop aux allures de jazz alangui avec une basse bien ronde sur les traces du père Charlie, aujourd’hui Josh Haden se détache de ces atmosphères. L’étape Spain enterrée, l’américain tire un trait sur les ambiances feutrées pour se consacrer à son projet solo qui explore de nouvelles direction. Ce virage Haden le doit plus particulièrement à Dan The Automator.

Rencontrés lors du tournage du clip vidéo de DJ Shadow « Midnight in a perfect world », Haden et Dan The Automator commencent alors un début de collaboration qui aboutit à la production de l’album Devoted de l’ex bassiste de Spain, pour une sortie prévue en fin d’année 2004.

A l’écoute du ep Light of day, on peut dès lors se forger une première idée de ce que sera la ligne finale de l’album. Josh Haden emprunte au hip hop et à l’électro mid tempo un rythme et une matière sonore qui les caractérisent. Entre trois titres produits par The Automator et le titre « So alone » par les anglais de Soulsavers, avec qui Haden avait collaboré sur l’album Tough guys don’t dance, les compositions sont entraînantes même s’il reste encore une certaine retenue dans le traitement du beat. Les fenêtres grandes ouvertes sur le monde, l’américain dévoile peu à peu une autre façon de percevoir la musique, entre langueur et vague à l’âme, on ne chasse pas ses démons si facilement, le ton est plus léger que par le passé, on flotte sur une rythmique ondoyante. Josh Haden n’est jamais paru aussi libre et jouisseur que sur Light of day, ep lumineux au titre évocateur.

Tracklisting : 1. Show You The Way
2. So alone
3. Light Of Day
4. Way Of The World

-Le site de Josh Haden

the-ordinary-boys-week-in-week-out-280869.jpgTHE ORDINARY BOYS – Week In Week Out

(B-Unique / en import)

Alors qu’on célèbre en grande pompe le retour du Moz, chaque jour de nouveaux musiciens revendiquent son influence. Les derniers en date sont quatre teignes de Brighton qui sévissent sous le patronyme The Ordinary Boys, nom emprunté à la chanson éponyme du mancunien sur l’album Viva Hate. Après un premier single des plus prometteurs Maybe someday, Week in Week out défriche le terrain d’une pop distinguée et stylée déjà balisé par son prédecesseur.

Entre un côté hautain et érudit propre aux groupes anglais, ces garçons jouent une musique décomplexée de références, tout en haute tenue.

L’allure a souvent primé sur le contenu dans les groupes de division B promus un peu trop rapidement dans les play-off. Pas assez renforcés, nombre d’entre eux passent quelques mois en haut des charts pour redescendre dans leur chez soi, vite oubliés. Sur la foi de cet ep Week in Week out, The Ordinary Boys en alliant la fougue et l’assurance semblent construire leur discographie sur la durée. Le tout est de savoir si la hype ne les abandonnera pas en chemin. Pour l’instant, ces quatre anglais nous gratifient d’une pop dansante aux riffs imparables qui nous rappelle dans sa construction et son phrasé des tubes comme « This charming man » ou « Ask » de leur modèle.

Garantie de la bonne tenue de leur musique, juste avant la sortie de leur album Over the counter culture, The Ordinary Boys sortiront début juin le single sautillant Talk Talk Talk. En attendant de les voir arriver dans nos contrées, ne nous interdisons pas le plaisir de goûter aux sucreries du ep Week in Week out.

Tracklisting : 1. Week In Week Out
2. Lies
3. Hand In Hand

-Le site de The Ordinary Boys