« Please listen with headphones » qu’ils mettent sur le livret… Tu m’étonnes!


Il est de bon ton aujourd’hui de critiquer les émissions de télé-réalité, et ce un peu partout, pas qu’en France. Surtout si elles sont sur TF1 dont le patron – tout le monde le sait maintenant – a eu la franchise fracassante de dévoiler que le but de sa chaîne était de vendre du temps de disponibilité de cerveau à Coca-Cola. Du coup, certains ont tendance à s’émoustiller de ce que font d’autres a contrario de ces émissions. Sous prétexte que c’est tout sauf commercial, et suivant l’exemple d’une bonne partie de ce qui se fait dans l’art contemporain, il est de bon snobinage d’aimer tout ce qui est formaté ainsi. Et c’est bien sûr un piège dans lequel la Pinkushion team – bien que tributaire du credo : ‘le webzine alternatif’, couvrant les musiques que les mass media (ce que nous ne sommes pas) ne couvrent pas – ne tombera pas.

Après Fly Pan Am, The Bronx et The Black Eyes (j’allais ajouter The Liars, mais il y en a quelques-uns chez nous qui apprécient), voici la cerise sur le gâteau : An Albatros. On ne sait pas si c’est un clin d’oeil à Neil Diamond, et on s’en fout d’ailleurs. On sait seulement que l’album de ce sextette américain (côte est) comporte 11 titres mais ne dépasse pas les 9 minutes en tout et pour tout (8’17 »). Il paraissait important de vous mettre en garde car on imagine la déception, puis la rage qui pourraient être les vôtres si vous avez économisé sur le pain pour vous offrir cette galette…

L’intitulé de l’album, ainsi que des titres qui le composent, sont d’une longueur qui n’a d’égale – mais qui ne compense guère – que la brièveté des plages. Certains titres annoncent la couleur, concédons-le : « w7w7w7w7w7w7w7w7w7w7w7 » et « Wrgggggggrkyyyyyyy!!! ».

Et ça gueule, et ça gueule, gueule : on dirait qu’on tente d’imiter les cris des poules et des porcs que l’on égorge dans un abattoir, si cela pouvait seulement prêter à sourire. J’aurais pu vous parler de leur hardcore comme une sorte de croisement entre !!! et Add N to X, le talent en moins. J’aurais pu vous dire qu’ils ont du courage. J’aurais pu vous dire que par moments ça ressemble à Fantômas, mais que n’est pas Mike Patton qui veut… Les synthés sont très présents et sont les seuls garants d’un semblant de mélodie (« The revolutionary politics of dance » et la ‘ballade’ « Wrgggggggrkyyyyyyy!!! ».), dans un malstrom avouons-le très indigeste.

Je peux surtout vous dire qu’il n’y a rien à voir, circulez! Merci. Mais ce n’est pas vrai : la section CD rom sur ce même Cd est quant à elle bien fournie, mais pas plus qualitative pour autant. Outre des photos de cette bande d’idiots, on a droit à des extraits filmés en concert où l’émission Jackass et les concerts des Stooges et des Rolling Stones – pour ce qui est des poses du chanteur – semblent avoir fait des petits parmi An Albatros. C’est du recyclage, certes, mais la chose recyclée n’a pas un grand intérêt, à moins que l’on ait jamais vu quoi que ce soit et que l’on ait pas de backgroud musical.(qu’on sorte de nulle part quoi!). Et surtout à condition que l’on ne soit pas trop difficile ou exigeant.
Conclusion : ceci n’est que l’EP. Vivement l’album! Ah qu’il est bon de chroniquer des disques.

Le site de An Albatross

La chronique de Fly Pan Am – N’écoutez pas