Au menu, les fines épées de New Pretoria, Triptonic, Absent, Calista, My Diet Pill, Sarazvati et Le Singe Blanc.

New Pretoria – No place For Such a Band

minipretoria2.jpgIl fallait bien que ça arrive, à force de buller derrière la fenêtre de leur petit deux-pièces, les parisiens de New Pretoria ont décidé de mettre en forme leurs rêves de grands espaces. La formule est simple : une guitare sèche caressante, des arpèges nues de Telecaster, et des aspirations grandes, en 16/9. Si Scott Walker avait décidé de monter un groupe country/rock, nul doute que cela se rapprocherait fortement de cette musique bucolique et évasive. Lente et contemplative, les compositions prennent le temps de respirer, comme sur “D”, ballade d’une infinie justesse. Un titre plus vissé, “Melodic Orchestra”, laisse pourtant s’échapper les sanglots de guitare vaporeuse. On se dit alors que ce subtile quintet pourrait se pavaner sans honte face à The National. Enfin, Syd Matters, grand serviteur de sentiments doux et rêveurs, semble les avoir pris sous son aile. Si c’est pas un signe…

New Pretoria, No Place For Such a Band (démo autoproduite / 2004)

-Le site officiel

Triptonic – 10 Short Tales

triptonic2.jpgLorsqu’on a reçu dans notre boîte aux lettres le packaging très léché de 10 Short Tales des Strasbourgeois de Triptonic, on a eu un petit doute sur la marchandise : s’agissait-il bien d’un auto-produit ? Car Triptonic a de plus soigné la présentation de ses 10 compositions. Ce quintette rock (deux guitares, un synthé/vocaliste) s’oriente vers des humeurs lentes et désespérées (New -York) où l’on perçoit quelques accents post-rock embryonnaire dans la lignée de Codeine, voire des premiers Hood. Triptonic aime les guitares rêches et laisse entendre un faible pour les ambiances pesantes et autres arpèges indécis. Le quintette bifurque également lors des accélérations vers ces guitares bouillonnantes si chères aux Wedding Present, même si la voix demeure toujours plus reposée et linéaire. Une jolie porte d’entrée en tout cas que voilà.

-Le site du groupe

Absent

absent-absent.jpgNé de l’alliance entre Yannick Donet (membre du groupe Electro-rock « Untel ») et Frédéric Bailly (ancien guitariste/producteur du groupe « DSM »), Absent conçoit sur ce premier long format des univers tortueux ou l’electronica fleurte avec des progressions imprégnées d’effluves post-rock. Les dix titres instrumentaux creusent très profond, là où l’obscurité se fait reine et le mouvement devient dérisoire. Evoluant lentement (quoique ponctué de fulgurances), leurs compositions instrumentales aiment se morfondre, rappelant par moments le trip hop d’Earthling. Capable de jolis tours de force tel le menaçant “Collage n°1”, notre paire de mixeurs/arrangeurs démontre une facilité déconcertante pour monter en épingle des arrangements lugubre : “Now I’m Playin’ With You” semble tout droit sorti d’un cauchemar où une ombre nous poursuit sans répit. Parfois, ces petites symphonies lugubres sont portées par une rythmique Drum n’Bass, comme sur “Grasse” et “One Button To Destroy The Whole Planet”. “L’Autre Rive” avec ses cordes synthétique cauchemardesque taille le pion à Murcof, pourtant maître dans le domaine. Si un jour le cinéaste Darren Aronofsky se sépare de son fidèle compositeur Clint Mansell, on pensera à lui suggérer ce petit duo français pour mettre en scène ses délires hallucinés. Omniprésent, ce groupe porte définitivement mal son nom.

-Plus d’information sur ce site ou contacter directement u contacter directement Yannick

Calista – Twisterine

calista2.jpgLa biographie de ce quintette belge se plait à mentionner comme influences My Bloody Valentine et Slowdive. Tiens, tiens… voilà donc un groupe porté sur les déflagrations shoegazer ? A écouter leur second essai, froce est d’admettre que la noisy rock de Calista s’en rapproche assez : jolies harmonies, guitares noisy et ambiance désincarnée. On passe les détails matériels (voix masculine un peu en-dessous, guitares un peu trop graisseuses parfois), Twisterine est un disque touchant, baignant entre un Slowdive période Souvlasky (harmonies vocales mixtes désincarnées, plages planantes) et des Smashing Pumpkins d’une infinie tristesse. Bon on le concède, il y a quelques titres de remplissage (l’enbarrassant “Milkshake”…) sur cette copieuse démo onze titres, mais les efforts déployés sur des petites perles comme“ Landing” ou “My Walkman is Dead Today”, ou “Electric Plain Sometimes” sont épatants. On se dit que si les énergies de ce quintette étaient mieux canalisées vers le même flux, Calista pourrait faire très mal en cette période d’éveil shoegazer. A suivre donc…

-Le site de Calista

My Diet Pill (2004 – Autoproduit)

pochette-blanche.jpgEn activité depuis 1997 avec plus de 200 concerts à leur actif, le second album éponyme des niçois My Diet Pill évolue dans un rock dénudé d’artifice, peut-être guère rvolutionnaire, mais les quatorze titres jetés en pature ici possèdent tout de même quelques excellentes cartes à jouer. Le disque démarre en mode replay, avec quelques titres sur fond de rythmique boisée et des arpèges de Telecaster cristallins; charmant. “Sandy’s bathroom”, premier réveil de distorsion est un peu maladroit, le costume semble lui aller trop grand. Pourtant, d’autres titres relevés tel que “Disco 943” ou le punky (“Matt song”) dénotent une volonté de varier les plaisirs. C’est surtout au détour de moments intimistes que My Diet Pill convainc, notamment sur “The desert”, jolie promenade au piano accompagné d’un cello). Malgré quelques redondances dans le ton vocal et une guitare lead parfois étrangement sous-mixée, My Diet Pill défend des idées nobles qui méritent que l’on y jette un oeil.

Le site de My Diet Pill

Sarazvati – Happy Kali Yuga

sarazvati.jpgJoli sens du groove ! Ce consortium lillois autour de six musiciens qui se plaisent à mélanger leurs affinités avec un bon goût certain. Le brassage d’influences est énorme est on en oubliera certainement quelques-unes mais voilà en gros ce que l’on peut trouver : du groove ska/punk à la Gorillaz, du beckolage et des guitares brouillonnes à la Pavement, voire Janes Addiction. Ce menu world food est bien présenté, on ne frise jamais l’indigestion, et la richesse des saveurs (surprenantes), nous rend curieux, on en reprend même une louche tellement la présentation est délicate. Parmi les spécialités du chef : “Weztern” qui dégaine plus vite que certains titres en programmation. Autre belle preuve d’énergie, “H.K.Y” tendu sur une rythmique à ressort, et des guitares crados jouent avec nos nerfs. Que dire, que même le son de ce joli 9 titres, laisse entendre que ce groupe a plus d’ambition que ne le laisse entendre son statut (provisoire) en seconde division.

-Le site de Sarzavati

Le singe blanc – Witz

Witz.jpg Le singe blanc est un groupe français extraordinaire. Dès le titre d’ouverture, on se demande si Klaus Nomi n’est pas revenu parmi les vivants, accompagné d’un boys band punk noisy. Dans sa globalité par contre, et après maintes écoutes, on pense plutôt à Mr Bungle et au jazz-métal-dub expérimental qui les caractérise, ou encore à leurs compatriotes de We Insist!, en plus destruturé, sans saxo et sans chant à proprement parler. En effet, que penser de ce chanteur qui vocifère à coups de borborygmes sur des lignes de basse qui peuvent évoquer tantôt The Police, tantôt The Cure ? Qu’elle se marie très bien à cet exercice de style loufoque. Ce trio existe depuis 4 ans, et est constitué de Thomas (basse et chant), Vincent (basse) et Dan (batterie). Il compte à son actif 2 Ep et un album, sans compter celui-ci. Nos préférences iront à des titres comme « yniwouky » (ou comment des chats et des souris font du rock ensemble) ou la longue plage dub « Darjeeling », qui rappelle quant à lui Zenzile.

Le site du Singe Blanc