Après Gang Of Four et Talking Heads, une nouvelle vague de groupes anglais décident de déterrer reggae, ska et Joe Strummer. Ce qui aurait pu être une bonne idée…


The Dead 60s viennent de Liverpool, et pourtant ne sonnent ni comme The Zutons ou The Coral (leurs collègues du label Deltasonic), et encore moins comme The Beatles. Encore pire, surtout en 2005, il n’est même pas certain qu’ils aient un jour écouté un album de Gang of Four. Non, leur culture musicale, il faut la trouver chez Clash, période Sandinista. C’est donc le second album ska-reggae qui sort des villes suburbaines anglaises cette année, après le Stars of CCTV de Hard-Fi, mais dans ce cas dans un style encore plus pur dub.

Le single et premier morceau, « Riot Radio » est irrésistible, grâce à un combat entre deux guitares, et des paroles qui font évidemment penser à Clash. La suite est généralement moins énergique, mais permet de créer une atmosphère particulière, grâce à leurs influences musicales, qui, même si elle ne sont évidemment pas récentes, sont au moins rafraîchissantes à cette époque.

Seulement, après cinq-six morceaux, le groupe a une fâcheuse tendance à se répéter. Une basse dominante, des petits effets sonores à la western italien, la voix directement empruntée à feu Joe Strummer – avec les intentions en moins – , les guitares de Madness, les claviers des Specials : tout ça ne marche qu’un temps, on s’ennuie bien vite. Même chose pour les paroles : vivre dans une petite ville anglaise amorphe ne doit pas être marrant tous les jours, mais de là à en parler à chaque occasion…

On revient donc à reparler de Hard-Fi. Même si leur album n’était pas à proprement parler phénoménal, il avait ce petit quelque chose en plus, qui pouvait laisser augurer un futur intéressant pour eux. En écoutant Dead 60s, on a la désagréable impression que le groupe tente un genre musical qu’ils ne maîtrisent pas vraiment pour essayer d’être original dans la scène musicale de 2005.

Heureusement, quelques passages excellents viennent relever le niveau, mais The Dead 60s est dans son ensemble répétitif et trop influencé. Ce qui est d’autant plus dommage que le groupe est très efficace live, comme leur concert guerilla auquel j’ai eu la chance d’assister à Londres en septembre l’a prouvé. On espère que dans le futur, le groupe décidera d’élargir leurs influences, en attendant, on ne l’écoutera qu’à petites doses.

Un second disque bonus comporte la version dub de l’album, oui, on a eu du mal à y croire aussi. Malheureusement, comme une grande majorité des projets (relativement récemment, la version dub du premier Gorillaz), l’intêret se limite à tourner pendant une heure lors d’une soirée joints entre amis, ou faire la bande son des échoppes de Camden Market.