Voici venir le temps du punk labellisé NY conçu en d’autres terres. Voici venu le temps des jeunes parents qui tentent d’imiter leurs bambins. Voici venu le temps des beaux nouveaux-nés!


Dans la catégorie groupes au nom zarbi, celui-ci fait très fort, bien que de nos jours ça court les rues. The beautiful new born children, avec cette pochette évoquant un copié collé qui aurait été poinçonné par la suite, donne pas vraiment envie d’aller plus loin… si ? On se rappelle que Q and not u nous avait aussi laissé froid de prime abord, avec une pochette dégueu d’égouts.

Bon, ben on met des lunettes noires et on y va ? Une chose est assez frappante, dès la première écoute de hey people! : c’est le son très Strokes, en plus punk et en plus crade. Vu la déception que nous procure la nouvelle galette de ces derniers, il y a de quoi savourer notre plaisir. On pensera aussi, pour l’énergie mais aussi pour la capacité de pondre des mélodies chaloupées et faciles à retenir, voire irrésistibles, à nos ex-amis libertin(e)s Pete Doherty et Carl Barat.

Casting d’abord : Per (le conquérant?) à la batterie, Lolli (pop?) à la guitare, Kirsten (droguée, prostituée… non j’arrête promis !) à la basse et Michael (…) au chant et à la guitare. Le groupe a envoyé sa démo, sans descriptif, nada, niente, à Lawrence Bell, le boss du label Domino (Franz Ferdinand). Ce n’est qu’après que notre dénicheur de talents a appris que le guitariste – Michael Becket – officie en fait comme guitariste chez Schneider TM ou en solo dans Kpt.Michi.Gan. Et que Kirsten c’est sa femme. Et les deux autres leurs enfants, d’où le nom du groupe ? Non, mais leur nom révèle en tout cas une vérité : ils sont tous parents de bambins.

Le punk – revenons-y – est inscrit ici en lettres d’or : l’album ne dure que 22 minutes ! Les neuf titres sont tous, mis à part le dernier, courts, incisifs, bien sentis, et surtout – donc – très punk. « Do the do », « Paper mill » (on fond littéralement devant l’efficacité de ce titre)… On peut à cet égard citer tous les punks que l’on veut (MC5, Stooges and co) sans craindre la foudre de qui que ce soit qui serait pointilleux. Ce qui est nouveau peut-être, c’est aussi ce je ne sais quoi, cet ingrédient que l’on pourrait qualifier de Jesus & Mary Chainesque (certains y verront l’influence du krautrock de Schneider TM peut-être, une forme de punk héritée de Can en quelque sorte), à savoir un bruit de fond qui sent bon le larsen qui pointe le bout de son nez, l’ampli qui pète, le micro qui tombe à terre et la guitare mal accordée. Le bien nommé « A good dose » nous rappelle que sans un esprit infantesque, point de salut en la matière : il ne faut point hésiter à faire n’importe quoi, sans s’inquiéter le moins du monde du qu’en dira-t-on qui nous empêche de se masturber à même la rue. (euh, non, enfin, bon, bref, vous avez compris non? un dessin? ça risque de pas le faire…).

On est en tout cas content, ici, chez Pinkushion, de pouvoir casser les oreilles au boss et aux collègues, grand sourire aux lèvres. De crier « I do too » à la vieille acariâtre qui habite au-dessus, de gueuler « hey heartbreaker » au petit boutonneux chaussé de converses et arborant son p’tit t-shirt Strokes dans le treum. Mais surtout, on est content, une fois épuisé par les huit titres speedés qui le précèdent, d’écouter le long (presque 7 minutes, excusez du peu, pour une moyenne de 1 minute 50 par ailleurs) « up and down and round and round », voyage fantastique au pays du noise affable.

Oui, on est content que NY existe, que des groupes punk y aient réveillé les morts-nés punk des années 70 jusqu’en Allemagne, donnant à cette décénnie de la globalisation un semblant de pied de nez au siécle finisant et au millénaire à venir. A moins que ce soit le début des délocalisations dans le rock?

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