The National Trust, ce sont encore des funky addicts! Give it, cause it feels so good.


Ah , il n’y a rien à dire, les revival eighties ont bel et bien le vent en poupe pour l’instant. Après la déferlante rock, garage et punk, l’électro-klash, voici que nous arrive également la déferlante funk. En 2004, on avait déjà remarqué avec le duo canadien d’origine israélo-palestinien Chromeo ou le top craignos Mocky que ce genre particulier avait la cote autour des grands lacs. Ceci veut-il dire qu’ils savent faire la fête malgré le froid?

Un autre duo donc, The National Trust, basé à Chicago, débarque avec Kings & Queens. Autant sur la pochette que dans le livret, Mark Henning et Neil Rosario semblent être clairs dans leurs intentions comme dans leur mode de vie : l’homosexualité peut bel et bien selon eux s’exhiber, quitte à choquer (quoique, certains pensent que le politiquement correct est devenu celui des minorités ; voir Alain Minc à ce sujet). Mais on s’égare. Ils sortent ici chez les respectueux Thrill Jockey leur deuxième album (après un très acclamé Dekaggar en 2002), produit par Abel Garibaldi. Ce dernier n’est pas le mafieux du coin mais un producteur qui a pignon sur rue dans le petit monde du hip hop et du R & B, et qui doit rouler en Rolls vu son CV carabiné (mais quand on s’appelle Carabinieri… ah non, c’est Garibaldi) listant les noms de R.Kelly, Fat Joe, voire surtout de Britney Spears… Derrière les manettes, on trouve Herb Powers Jr, dont le Curriculum est encore plus impressionnant que le précédent, mais surtout plus intègre : Run DMC, Beastie Boys. Le titre très hip hop style Jacuzzis porte clairement son emprunte.

Amis du funk le plus ringard, voici deux types qui proposent de l’anoblir, de le (re)mettre à l’ordre du jour, un peu comme si cette période de crise pétrolière (si, si, je vous assure) trouvait dans les crises – comparables – des années 70 prétexte à se lâcher et à faire la fête.

Les riffs de guitare dansants, le synthé dégoulinant, le rythme à l’avenant, les voix castra en avant plan, les chants faciles à retenir et à scander en groupe, la petite flûte traversière sortie de derrière les fagots, les trompettes tonitruantes et pétaradantes, les percussions qui chauffent le dance floor : tous les ingrédients pour un bon funk à la Prince/Earth Wind & Fire sont ici au garde-à-vous.

Les titres à retenir sont : « Secrets » , « It’s just cruel », « Stages » (dont les refrains semblent chantés par Mike Patton), « Show and tell » (dont la basse décollerait n’importe quel papier peint), New sexy touch. La ballade « Canday’s way » fait partie, tout comme dans Gwen Stefani, de celles qui, malgré tout ce qu’elles évoquent et véhiculent, sont, en dépit de toute résistance, irrésistibles. Dans la même veine, on s’en voudra de craquer pour le saxo à la « Careless Whisper » de « Show and tell ». Cela rappelle à votre serviteur sa longue et indéfinie période funk. « It was the best years of our lives ». Tu m’étonnes ! « I just know why i feel so good cause i like it ». Je les vois bien s’entendre avec Lalalover tiens !

– Ecouter « Jacuzzis »

– Le site de Thrill Jocky

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