Avant de tomber sur ce disque, on s’était juré de ne plus ouvrir un fichier word durant un mois. Qu’est-ce que l’on vénère ces cordes électriques juteuses et ce chant désinvolte… Selar est un petit miracle vivant, des « gones » rhodaniens (oui, ils sont français) érudits qui perpétuent précieusement la magie qu’on croyait perdue des Feelies, The Bats ou des derniers disparus en date Luna. Bref, ils sont de cette caste de musiciens qui sont restés (et resteront) d’éternels étudiants. La formule du quintet est rudimentaire mais d’une finesse absolue : un entrelacs d’arpèges et de mélodies insidieuses assis sur une pudeur rythmique admirable. Les beautés se collectionnent en pagaille : “Speak Anew”, “Full Ace” (une desert song exceptionnelle), “Up The Wall”, « Marks On the Road » (tellement léger qu’on la jurerait jouée avec une plume à la place d’un médiator). Des formations de cette classe sont trop rares, et ce disque est trop court. On part en vacances le coeur léger. Merci Selar, merci mille fois.

– Le site de Selar