Bloc Party confirme la théorie bâtarde du chroniqueur : le deuxième album d’un groupe est le plus souvent une très grosse déception. A qui la faute ?


La peur du risque, la facilité, le manque de talent, le label, le marché, l’auditeur ? …

Vendre son premier album à un million d’exemplaires… Il y a de quoi ne pas être à même de s’en remettre. Comparable au fait de gagner au loto, le succès qui vous tombe dessus doit sérieusement perturber votre vie, sans parler de la pression de la maison de disques. On se rappellera à cet effet l’anecdote racontée par Susheela Raman à propos de Norah Jones : victime de son succès, cette dernière est aujourd’hui prisonnière d’un style qui n’est pas son préféré.

Rappelez-vous : Le quatuor propre sur lui mené par Kele Okereke amenait un petit plus par rapport à Franz Ferdinand et autres sosies : l’énergie punk. Evoluant dans ce même registre de *You Name it* Art, Bloc Party a pondu un premier album capable de postuler pour la catégorie meilleure révélation de l’année 2005 (prix qu’il a d’ailleurs remporté). C’est donc deux ans après, et quasiment jour pour jour, que sort ce deuxième album : A Weekend in the City.

Première remarque : les pochettes et les titres d’album ne semblent pas être leurs points forts… Côté musique, on avait déjà été refroidi par un album de remixes plus que moyen. Alors, cet album que l’on attendait au tournant, allait-il ou non confirmer le talent que l’on avait vu poindre dans Silent Alarm, avec un buzz assez conséquent ?

Premier titre, « Song for Clay », fait l’effet d’un coup d’épée dans l’eau… « Hunting for Witches » ressemble tellement à ce qu’ils nous avaient proposé auparavant qu’on reste sur sa faim. Ensuite, pour dire la vérité, on s’ennuie pas mal à écouter des titres qui rentrent dans ces deux catégories. La production, signée Jacknife Lee, ne leur a pas rendu service : on a droit à un son passe-partout avec violons et tutti quanti très radio-consommable qui rend Bloc Party jetable, comme un Kleenex.

Pour ceux qui avaient accroché à leur côté arty, sachez que le chanteur passe en revue – en gros – les inconvénients qu’il y a à habiter une grande ville comme Londres… le weekend. Mouais.

On retiendra quelques titres qui se laissent écouter, sans plus (comme le single « The Prayer » , « I Still remember  » ou « On »), dont les gimmicks frisent la caricature. Un seul titre sort du lot : le dernier, « SRXT ». Comme c’est dommage.

– Le site de Bloc Party.