Le premier album solo de la chanteuse d’Autour de Lucie s’écoute comme on déguste la madeleine de Proust. Rien de moins.


A l’occasion du dernier album d’Autour de Lucie, dont la pochette décrivait si bien le contenu, on avait accroché aux leitmotives proposés par Valérie Leulliot. En gros, elle y cataloguait dans le désordre les joies et peines qui occupent la/le trentenaire typique. C’était touchant, ça parlait pas mal des petits bonheurs qui deviennent si grands l’âge venant, de la nostalgie du temps qui passe… Enfin, bref, on était emballé.

C’est donc tout chaud tout flamme que l’on accueille ce premier disque en solitaire, même si ce mot ne fait que confirmer ce que l’on savait déjà : C’est Valérie Leulliot qui était le coeur d’Autour de Lucie. Ici cependant, le maquillage et autres accessoires ont été laissés au vestiaire, et ceux qui s’attendent à un disque de rock seront déçus. Ici, comme l’illustre à la perfection la pochette – décidément toujours bien choisie – on a droit à la nudité de l’âme de la belle, un sourire en prime. Une guitare, un harmonica, un piano : voilà de quoi mettre en valeur cette voix si sensuelle. Les titres au piano sont tellement convaincants qu’on a envie de lui demander : à quand un album jazzy ?

Bientôt quarantenaire – elle est née en 1967 – et sortant d’une relation amoureuse qui a mal terminé, les sujets de prédilection sont encore davantage sous les feux des projecteurs, décortiqués pour notre plus grand plaisir. On ne peut qu’acquiescer et se reconnaître dans les thèmes traités sur Caldeira.

On commence par un titre écrit par Miossec, « L’homme blessé », touchante ballade à la guitare sur les traces que laisse une relation amoureuse. L’amour, sujet privilégié de l’album, est le plus souvent traité sous forme de métaphores empruntées à dame nature (« Caldeira », « Les Falaises », »Pyromane » ), pour conclure, amère, que  » l’amour est un fleuve pollué « . Ou encore :  » C’est en haut des falaises que l’on se sent vivant « . En écoutant cet album aussi.