Il paraîtrait que les forêts suédoises sont si épaisses et profondes que nul ne s’y aventure la nuit. La brune et filiforme Billie Lindahl, sorte de Blanche Neige des Värmland, s’est enfoncée dans les ronces et n’en est jamais revenue. Depuis, sa voix spectrale traverse cet énigmatique Antarktis EP (Antarctique en suédois). Signée chez Imperial Records, le label de José Gonzalez, Billie Lindahl a été membre de Shore For Shelters, formation post-rock dont elle a conservé quelques traces. Quelque part entre Joanna Newsome et Stina Nordenstam, elle nous livre un premier recueil de folk crépusculaire, évocation de pleine lune subjuguée. Des arpèges lents et tubulaires, des harmoniques étouffées qui scintillent dans l’obscurité, et cette voix qui souffle pour geler toute insurrection. Seulement 4 titres mais il nous faut insister sur la teneur de cet océan ensorcelant, nous n’avions pas été épris d’une telle voix depuis le Bavarian Fruit Bread de Hope Sandoval. D’où vient cette mélancolie abyssale ? Les affres du coeur, et de l’engagement plus précisément, seraient une piste à exploiter. St Vincent chante “Marry me”, Billie Lindahl, elle, fait le deuil de l’amour sur “Single Girl, Married Girl”. Déchirant. L’album sort le 19 septembre, un artiste monstre déjà porteur de belles promesses.

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