Le temps ne s’égrène pas si vite pour tout le monde. En à peine deux ans, les Long Blondes ont fait un bond considérable dans le futur, faisant irruption dans notre présent. Fin 2006, les quatre membres originaires de Sheffield sortent Someone To Drive You Home, une perle rock vintage bien menée. Au menu en ce mois de décembre 2006, guitares sèches et lignes de basses nerveuses pour un album efficace, émaillé de tubes sautillants, tels “Giddy Stratosphere” ou “Weekend Without Makeup”. On pensait Buzzcocks, on pensait Ramones et l’on rêvait alors de Kate Jackson… Notre sang ne faisait qu’un tour lorsqu’on apercevait la chanteuse des Long Blondes, une ancienne bibliothécaire (du genre à donner l’envie de compulser l’intégrale de Max Gallo ou de Régine Deforges sur place) à la voix de Debbie Harry. En escarpins ou talons aiguilles, tailleurs ou hotpants, cette Long Blondes brune, est devenue une icône glamour, raffolant du rôle de femme fatale qu’elle interprétait. Un charme suranné, à l’image de la musique du groupe. 2008, balayés le côté pin-up, l’imagerie Hollywood des années 50 et la musique-souvenir… Pour Couples, The Long Blondes a franchi le Rubicon, s’intéressant de plus près à l’electro-rock. C’est le DJ Erol Alkan (producteur des Mystery Jets, remixeur de Justice ou Hot Chip) qui se cache derrière l’album, porté vers un son dance-floor. Un talent sûr, mais aventureux. Alkan accompagne les Long Blondes sur des sentiers nouveaux, et le groupe n’a certainement pas pris l’altitude nécessaire pour évaluer le chemin à parcourir et les embûches à éviter. L’ouverture, “Century”, en est l’illustration. Avec une Kate Jackson à la voix plus aigüe, moins fatale, on sent que les Long Blondes sont engoncés dans ces rythmiques mécaniques, entre claviers et guitares, alors que leur qualité résidait justement dans le changement de rythme, la surprise au détour du refrain. Leurs élans rocks réfrénés, c’est la spontanéité qui a pris un itinéraire bis et s’est paumée. Sans être à bannir, Couples est une tentative ratée, épuisant une partie du crédit du premier album. Gageons que les Long Blondes pourront nous revenir, plus glamour et peroxydées que jamais. Comme au bon vieux temps.

– Leur Myspace