Quand deux sales gosses talentueux s’amusent comme des petits fous avec un humour de po(p)tache, ça donne Housse De Racket et ça verse dans les 80’s version grand-guignol. Mais pas de méprise, cet humour-là est parfaitement maîtrisé par Pierre Leroux et Victor Le Masne, deux petits rigolos associés alors qu’ils s’ennuyaient ferme sur les bancs d’une grande école de musique. Tournant forcément autour de calembours tennistiques — « membres du pénis club » sur “Gwendoline” restant notre préféré –, les deux complices jettent un pont entre l’italo-pop et la soul, n’omettant pas la new-wave et quelques bons vieux riffs bien sentis. À quelques reprises, on frise même le grand art, notamment avec “Oh Yeah !” formidable hommage à la musique noire américaine sur fond de power-pop so british. Ce qu’il faut savoir, c’est que ces blancs becs ont d’abord écumé les studios et les salles de concert soit en side-men de luxe (pour le délicieux Fugu notamment, association explosive s’il en est), ou en première partie atypique — Phoenix ou Foals par exemple. Forty Love est de plus doté d’un traitement sonore de luxe puisque Renaud Létang et Gonzales se sont penchés sur son berceau pour un résultat stupéfiant dans la reproduction sonore. Toutefois, tout cela manque d’équilibre et tourne en rond, cet humour systématique (et quasi-obligatoire) provoque un décrochage sur la longueur. Un peu de temporisation ou de recul auraient été salutaires, à l’instar de Katerine qui n’oublie jamais de jumeler une galéjade avec un fond sérieux ou à tout le moins qui ne se prive pas de multiplier les sens. Le premier degré, même manié avec autant de dextérité que les Housse De Racket, finit par lasser. Reste une collection de chansons sacrément enlevées pour iPod en mode shuffle. Et surtout deux musiciens qui contribuent eux aussi à tuer un peu plus le complexe de la grenouille.

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