Après le succès aussi inattendu qu’inespéré du premier tome de Nouvelle Vague en 2004 (500 000 exemplaires écoulés), Marc Collin a choisi d’essorer le filon. Un deuxième tome (mou du genou) du concept précité — Bande A Part en 2006 –, et aujourd’hui la relecture des thèmes musicaux des succès cinématographiques les plus marquants des années 80. Avouons-le, ce nouveau projet nous attirait à peu près autant qu’une invite à partager une endive au jambon avec notre ancien surveillant de pension : revisiter à la sauce bobossa ces musiques qui nous sciaient déjà le conduit auditif en leur temps n’augurait rien de bon. Et les multiples écoutes (conscience professionnelle oblige) de ce disque n’aboutissent à rien d’autre que ce nous supposions : un disque éventé de titres pénibles devenus aujourd’hui soporifiques dans le meilleur des cas. Alors forcément, on se demande ce que la belle Skye est venue faire là, à part profiter de la becquée. Car c’est bien la seule chanteuse qui aurait pu sauver ce disque. Pour le reste, la version acoustique du générique de La Boum, de Footloose, Flashdance et autre Rocky III (oui oui, l’ineffable “Eye of the Tiger”) n’ont rien de comparable question qualité ou éclectisme avec le premier volume de Nouvelle Vague. “Too Drunk to Fuck”, ça a quand même une autre gueule que l’insupportable “For Your Eyes Only”. Quant au plan voix douce/guitare éthérée, il n’est plus que l’ombre de lui-même : outre l’effet de surprise évidemment frelaté, Collin est incapable d’octroyer le moindre charme aux titres choisis, sa guitare ne fait plus de miracle, et ses arrangements sont aussi flasques que les interprétations des ses invitées poussives. Reste l’humour pour expliquer un tel marasme : malheureusement, c’est lui qui brille le plus par sa cruelle absence. Un mérite toutefois, remercions Collin pour l’occasion qu’il nous offre ici de nous soulager d’un aveu pesant en ces temps de revival disco : disons-le haut et fort, Giorgio Moroder a été une des sources les plus dangereuses et prolifiques de pollution musicale avec ses tubes pourris à la chaîne et ses rythmes horripilants. Voilà, c’est dit, ça fait du bien…

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