oeuvrant à l’ombre de la scène folk depuis quelques années déjà, Neal Casal bénéficie d’une poignée de fans fidèles, suivant à la trace la moindre de ses interventions. Ils devraient être ravis puisque Roots & Wings, son huitième album, revient à ses premières amours. Folk classieuse, country élégante, rien ne dépasse. D’un classicisme forcené, sa musique baigne dans un océan de références, et pas toujours des plus évidentes à porter. Entre deux accords de guitare folk, on y perçoit même un lointain dobro tout droit sorti d’un vieux Mark Knopfler, son chiadé compris. Ses compositions avenantes et immédiatement identifiables manquent malheureusement de la puissance qui les aurait démarquées du gros de la production FM américaine estampillée Route 66. Sans compter un chant blafard et sans relief, bien que parfaitement ajusté par la grâce d’une voix soyeuse. Cela fait beaucoup pour un seul et même homme. Peut-être une trop grande quantité de disques d’obédience folk nous éloignerait-elle de la simplicité ? Argument un peu court tant on peut apprécier des albums uniquement réalisés avec le souci du travail bien fait, comme en livrent, au hasard, son pote Ryan Adams ou ce bon vieux Chuck Prophet. Non, ce qui manque à Neal Casal, c’est une brisure, une part sombre, des cheveux (qu’il porte mi-longs et bien coiffés) un peu crades, ou bien quelques gorgées de Jack Daniels (l’abus d’alcool, etc.) bien senties. Pour autant, Roots & Wings est un disque agréable, bien léché et même soigné. Du vrai travail d’artisan. Mais qui n’extirpera malheureusement pas son auteur de sa niche. Après tout, si lui est ravi d’évoluer dans cette tranquillité et si son public apprécie toujours sa belle guitare, nous n’avons rien à y redire. Sauf que cette fois encore, nous resterons au comptoir.

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