The Big Pink, nouveaux sauveurs du rock anglais ? C’est ce qu’a hurlé la presse à peu près partout. Faut dire que le duo est bien né puisque Milo Cordell est le fils d’un producteur très en vue des années 60, Dennis Cordell (Procol Harum, la naissance de Joe Cocker, tout ça…), et Robbie Furze fut voisin de Killing Joke. Ajoutez à cela une certaine idée de la pose médiatique et du produit d’appel — shoegaze, noise, indus, electro –, une illustration racoleuse, un nom en The et vous obtiendrez un disque bruyant et remarqué fait par un groupe à suivre à la trace. Sauf que cette fois, c’en est trop. Après la déferlante nu-wave, le tsunami post-punk et le renouveau shoegaze, on commence à friser l’overdose. On comprend que les maisons de disques surfent sur la vague et jouent leur va-tout sur des jouvenceaux qui débarquent avec la bonne dégaine et la bonne culture, espérant sauver ce qui peut encore être sauvé. Mais pour un The Horrors, combien d’horreurs ? The Big Pink est à son corps défendant victime de ce plan ORSEC et paie un aveuglement artistique avancé. Qu’est que 4AD a voulu revendiquer en signant A Brief History Of Love ? Un droit à la pouponnière ? Ridicule tant ce disque est creux et vain, croulant sous les poncifs, plombé par des textes sans moelle et des musiques archi-convenues. Sans compter cette voix à claquer, ce son persiflant et cette absence cruelle de créativité, et vous aboutissez à ce que la production musicale actuelle peut créer de pire, un avatar publicitaire qui dessert ce label pourtant resté noble jusqu’ici. Strictement aucun intérêt.

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