En plein programme de remise en forme, on redécouvre, au détour d’un disque un peu oublié, quelques pépites historiquement marquantes comme cette chanson parfaitement idiote et délicieuse des Beatles, « All Together Now ». Et à l’écoute de ce refrain bête comme chou, on se dit que parfois il n’y a vraiment rien de mieux que les choses simples. Et, l’espace de quelques instants, on se demande vraiment pourquoi certains artistes s’échinent à tenter des trucs impossibles. Prenez Emily Jane White. Forte du succès du liminaire Dark Undercoat, elle ambitionne très logiquement de faire mieux pour son deuxième effort, forcément attendu. Et histoire de bien baliser l’étape, se fend d’une ré-écoute assidue et attentive de ses aînées ou copines, au premier rang desquelles Cat Power, PJ Harvey ou Alela Diane (sans grand point commun, vous noterez au passage). Et de livrer Victorian America, un disque ambitieux (jusque-là, rien que de très logique) avec ses orchestrations sérieuses comme des religieuses en pleine messe, ses mélodies tristes et ses guitares variées. Sauf qu’à trop vouloir faire bien, la jeune fille se noie dans ses références. De l’inspiration à l’imitation, il n’y a malheureusement qu’une maigre rigole dans laquelle on retrouve souvent la chanteuse. Du coup, Victorian America, avec ses titres longs comme des jours sans pain — au premier rang desquels « Stairs » et ses multiples séquences –, ses arrangements classieux et soignés, et sa pedal-steel larmoyante, ennuie plus qu’il ne séduit. Elle a perdu en personnalité ce qu’elle a gagné en références, ce qui peut bien être de pire pour un(e) songwriter. Et le gâchis n’en est que trop patent tout au long de ce disque sans faille et sans relief. Dommage. Allez, on se ressaisit et on reprend tous ensemble (justement) : all together now/all together now

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