Ce premier album que Darwin Deez a auto-produit tout seul, quelque part dans une chambre — son « Bed Space »- située entre New-York et la Californie, en jouant de tous les instruments, est un charmant écrin pour 10 chansons poids plume, légères comme la brise estivale. Darwin Deez a le sens des jolies chansons pop sucrées-salées qui rejoignent la famille de The Postal Service ou qui rappellent encore par moments les comptines pâles des premiers Death Cab For Cutie. Un peu la voix de Julian Casablanca aussi, mais en moins agaçant. Des titres tout en rondeur et souplesse, qui se faufilent facile dans une chambre d’ado ou dans les repères d’adultes qui prolongent volontairement l’enfance. Une musique alerte, qui pose à peine ses pattes de papillon avant de s’envoler avec le vent. Quelques boucles electro, un filet de voix charmant et surtout deux titres qui collent un peu plus longtemps aux basques que les autres. « Constellations », gracile et sautillant sur une patte qui ouvre le bal, et « Radar Detector » qui s’en va quant à lui jouer à la marelle twee pop dans la cours de récré des moyennes-sections. Le seul risque pour Darwin Deez serait peut-être d’être victime de son succès et de basculer dans l’attachement facile d’une musique à vocation marchande, dont l’usage avoué est d’enrober savamment des jolis mots pour Bobos. Mais trêve de cet esprit chagrin, saluons plutôt comme il se doit ce premier effort rudement bien amorcé.

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– À écouter : « Radar Detector »